Bamako aura désormais sa « Fashion week ». La première édition aura lieu du 18 au 21 décembre, ont annoncé les stylistes réunies au sein de l’Association des créateurs et couturiers du Mali (ACCM). C’était au cours d’une conférence de presse organisée samedi dernier dans la salle Yeelen de l’hôtel Salam de Bamako. Face à la presse, les créatrices de l’ACCM s’étaient réunies autour de leur présidente, Mme Maïga Mariatou Diakité dite Tantou. C’était en présence de Mme Bathily Aïssata Cheick Sylla, la chargée de communication du ministère de l’Artisanat et du Tourisme. Ce département étant, avec l’Assemblée permanente des chambres des métiers du Mali (APCMM), les partenaires naturels de la manifestation.

Les créateurs décident ainsi de donner à notre capitale sa « Fashion week », à l’instar de toutes les grandes villes du monde. Ce sera donc en cette fin d’année des moments de joie où on pourra apprécier les capacités de création de nos stylistes.

La manifestation consistera en une série de défilés de mode, de conférence-débat et d’expositions avec pour principal objectif la valorisation du tissu « made in Mali ». Il s’agit également, a expliqué la styliste Mariah Bocoum, secrétaire générale de l’ACCM, d’amener nos compatriotes à consommer ce qui se fait chez nous. Ce qui devrait permettre de booster l’économie nationale et de créer aussi des emplois.

Notre pays est reconnu comme l’un des plus grands producteurs de coton du continent. Nous exportons l’essentiel de cette production à l’état brut alors que tous les économistes jugent qu’avec un minimum de valeur ajoutée, le bénéfice serait énorme pour le pays.

Les organisateurs entendent également contribuer à renforcer les capacités des jeunes couturiers et créateurs. La présidente de l’ACCM a admis à ce propos que les produits de nos couturiers pêchent à la finition. Il faut saisir l’opportunité de cette Fashion week non seulement pour les encadrer, mais aussi leur montrer l’importance de la finition et aussi de la concurrence. En effet, les jeunes qui vont s’inscrire, recevront une formation d’une semaine au sein du centre de formation « Evidence couture ». Ce qui leur permettra de préparer des modèles pour leur défilé qui ouvrira cette « Fashion week ».

Le second défilé sera consacré aux modèles traditionnels de notre pays. Et le troisième sera le grand défilé qui permettra aux couturiers et stylistes maliens de se frotter à leurs confrères et consœurs du continent comme Paté’O entre autres.

Une conférence débat aura lieu sur le thème de l’artisanat et en particulier sur la création vestimentaire et le développement. Des stands d’exposition seront également ouverts aux visiteurs et amateurs de mode.

La principale difficulté à laquelle les organisatrices sont confrontées est le problème du sponsoring. Les partenaires qui manifestent leur intérêt pour la « Fashion week » ont, pour la plupart, épuisé leurs budgets respectifs. Résultat : le budget d’environ 85 millions de Fcfa de la manifestation tarde à être bouclé.

Interrogées sur l’actualité brûlante de l’épidémie de la maladie à virus Ebola, les organisatrices nécessaire de montrer un autre visage de notre pays qui n’est pas que guerre et maladie. « C’est pendant la période de crise qu’il faut prouver que nous avons du ressort, ont soutenu les organisatrices. Contribuer à donner un peu de lumière et de gaité, aide également à supporter la crise. On avance malgré le malheur. »

Y. DOUMBIA

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