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Mme Makoye Sissoko, directrice commerciale de l’Azi-SA : « La seule guerre qui vaille pour le Mali, c’est la guerre du développement»

Dans le cadre de la célébration de la journée internationale de la femme, nous avons approché Mme Makoye Sissoko, Directrice commerciale de l’Agence pour l’Aménagement et la Gestion des Zones Industrielles (AZI-SA). Une femme battante qui a la tête sur les épaules. Dans cet entretien exclusif qu’elle nous a accordé, Mme Makoye Sissoko nous parle de l’avenir de la femme au Mali. Sans oublier le présent.
Le Pouce : Sous quel angle placez-vous la célébration de cette journée internationale de la femme ?
Mme Makoye Sissoko : Je place le 08 mars de cette année sous le signe de la réconciliation, de l’unité des cœurs et de la dignité retrouvée pour notre pays qui n’a qu’assez souffert de l’invasion de ces semblants islamistes.
Le Pouce : Comment avez-vous vécu les exactions faites sur les femmes dans les régions occupées du nord Mali ?
Mme Makoye Sissoko : Ces actes nous ont atteints dans notre âme et dans notre cœur. En touchant aux femmes et aux filles, vous portez atteinte au fondement même de la société toute entière. Tout le monde sait ce que représente un viol pour une femme. Cela crée la dévastation psychologique. Nous n’avons pas assez de psychologues qui puissent parler à ces femmes, pour les sensibiliser, les soulager, les orienter et les amener à retrouver leur personnalité d’antan. Cela constitue une charge qu’il va falloir gérer. Partout où il y a les conflits, ce sont les femmes et les filles qui souffrent le plus. Et par ricochet, l’homme aussi va souffrir. Il faut tout faire pour que cela ne puisse plus se reproduire. Il est temps qu’on nous épargne de ces choses. Nous n’avons pas besoin de tout ça.
Le Pouce : Quel commentaire faites-vous sur le thème de cette journée : « l’élimination et la prévention de toutes les formes de violences à l’égard des femmes et petites filles ?
Mme Makoye Sissoko : En réalité, ce thème ne m’étonne pas. C’est un très bon thème qui colle déjà avec  la situation des violences faites sur  les femmes et les filles. C’st bien de l’avoir choisi. C’est un thème récurrent dans notre société. Presque dans tous les journaux, on constate, malgré la démocratisation, qu’il y a des viols, des exactions, des hommes qui battent leur femme. Il ne faudra, cependant pas, que ça soit un thème de plus. Il ne faut pas que cela soit des sujets de prédilection pour les ONG. Il faudra faire face à ce drame. Qu’on l’expose et qu’on trouve des solutions appropriées. Il ne faudra pas que dès que le 08 mars passe, qu’on jette le thème dans les poubelles comme si rien ne s’est passé.
Le Pouce : Quelles sont vos attentes par rapport aux prochaines élections annoncées pour le mois de juillet ?
Mme Makoye Sissoko : Nous avons besoin d’un Etat fort. Un Etat qui sera fondé par la volonté du peuple, sans triche. Que les élections soient très bien organisées et que le peuple se reconnaisse en ses représentants. C’est en cela que la population peut obéir et accepter ce que les dirigeants veulent entreprendre comme travail ou sanction. J’invite tout le monde à sortir, à se mobiliser pour aller voter en âme et conscience. Qu’on laisse de côté les thés, et les 1000F CFA. Le devenir de notre pays en dépend. Nous étions à un pas de tomber dans le gouffre n’eut été l’intervention française. Ce sont les mauvaises élections qui ont amené notre pays à tout ça. Toutes ces années, il n’y a eues que des élections qui n’ont que le nom d’élection. Rien que ça. On veut que cela s’arrête. Le futur président doit être l’émanation du peuple. Que les femmes soient intégrées non pas pour ce qu’elles représentent mais pour ce qu’elles valent.
Le Pouce : Avez-vous un message particulier pour cette célébration qui se fait dans un contexte de guerre ?
Mme Makoye Sissoko : Je prie que le 08 mars de l’année prochaine nous trouve dans une certaine stabilité. Que tous soient à même de se retrouver pour pouvoir remettre les compteurs à zéro afin qu’on puisse avancer. J’espère qu’on parlera d’autres choses l’année prochaine que des exactions, de cette guerre, qui n’en finit pas, qui ne dit pas son nom et de toutes ces mutilations. La seule guerre qui vaille pour le Mali, c’est la guerre du développement et contre le sous développement. On doit s’atteler à la lutte contre la corruption et qu’on élise un bon président et de la plus bonne manière. J’espère que cette personne va travailler avec les femmes pour mettre fin à toutes ces agitations qui ont fait que nous avons perdu nos valeurs. J’espère ça sera la fin de la dépendance.
Interview réalisée par
 Tiémoko Traoré

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