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Mme Bocoum Fatoumata Siragata Traoré, directrice générale du CEMAPI à propos de la semaine des marques : “Des motifs de satisfaction surtout la réussite de ce modèle de partenariat public-privé Cemapi-Spirit” “Pari réussi dans un contexte économique où faire aboutir une telle initiative n’était pas gagnée d’avance”

Le Centre malien de promotion de la propriété industrielle (Cemapi), en partenariat avec l’agence de communication Spirit, a organisé avec succès la 1re édition de la Semaine des marques. Ce grand rendez-vous s’est déroulé du 14 au 19 mars à travers une série d’activités dont la cérémonie de remise de distinctions aux meilleures marques. La directrice générale du Cemapi, Mme Bocoum Fatoumata Siragata Traoré nous a accordé une interview, quelques jours après, pour faire le bilan de cette Semaine des marques. Elle se dit très satisfaite de ce partenariat public-privé entre le Cemapi et Spirit. Avant de préciser que les marques apportent de la notoriété à une entreprise et lui confèrent une image positive qui va l’aider à créer des liens forts avec ses consommateurs. Elles constituent, selon elle, un véritable capital et une valeur ajoutée pour les entreprises.

Aujourd’hui-Mali : Quel bilan tirez-vous de cette 1re édition de la Semaine des marques ?

Fatoumata Siragata Traoré : Au terme de la 1re édition de la Semaine des marques, une manifestation économique première du genre dans notre pays, nous nous réjouissons en tant qu’organisateur de sa réussite, et donc du bilan positif qu’il en résulte. Elle a permis de mettre à l’honneur les marques maliennes durant une semaine riche en activités, à leur donner une meilleure visibilité et à sensibiliser les opérateurs économiques sur l’importance de la marque dans leurs stratégies commerciales. Sans hésitation, je dirai que c’est un «pari réussi pour le Centre malien de promotion de la propriété industrielle (Cemapi) et son partenaire l’agence Spirit, dans un contexte économique où faire aboutir une telle initiative n’était pas gagnée d’avance».

Pour rappel, la compétition a été ouverte le 28 décembre 2021 à l’ensemble des entreprises possédant des marques protégées et exploitées au Mali et a connu la participation d’une centaine de marques. Ce qui atteste d’une forte mobilisation du secteur privé autour de cet événement.

La Semaine a été marquée notamment par la compétition et l’exposition des marques dans les grandes artères de la capitale, des caravanes de promotion et de sensibilisation, des journées portes ouvertes, des panels, des ateliers de formation, des animations et jeux concours à l’endroit du public, des émissions télé et radiophoniques, j’en passe. Elle a été clôturée par la remise de prix et distinctions aux lauréats de la compétition, notamment les entreprises possédant les meilleures marques.

A l’issue de la compétition, six marques ont été distinguées dans six catégories ; à savoir : la marque préférée du public, remportée par Diago, la meilleure marque de produit, remportée par Fofy Industries, la meilleure marque de service, remportée par Ispric, la meilleure marque à l’international, remportée par Thé Achoura, la meilleure marque féminine, remportée par Ikalook, la meilleure marque de jeune entrepreneur, remportée par Diakité Robotics.

On peut donc dire que vos attentes ont été largement comblées ?

Oui sans hésitation aucune ! Cette 1re édition nous a comblés au-delà de nos attentes, car comme vous le saviez tous, nous vivons une situation économique difficile et faire aboutir une telle activité économique avec le soutien des autorités et l’accompagnement des organisations patronales et faitières du secteur privé n’était pas un pari gagné d’avance.

Pour la première fois au Mali, nous avons organisé pendant deux jours une caravane et des animations dans la ville de Bamako qui ont mobilisé plusieurs marques en même temps, des cortèges de véhicules bardés de marques maliennes ont sillonné la ville ensemble, cela est inédit car, habituellement, de telles activités de promotion sont menées de façon individuelle par les entreprises elles-mêmes.

Depuis la tenue de l’événement, nous recevons plusieurs échos favorables qui nous parviennent tant au niveau national qu’international, notamment de l’Oapi et l’ensemble des Etats membres de l’espace. Des structures homologues de certains Etats nous ont d’ailleurs saisis sur instruction de leur hiérarchie pour solliciter notre accompagnement dans la cadre de la duplication d’un tel événement dans leur pays. Cela est très encourageant pour nous de savoir qu’à travers cette riche expérience nous pouvons aujourd’hui servir de modèle pour d’autres pays.

Quel est le principal motif de satisfaction ?

Des motifs de satisfaction, j’en ai plusieurs. C’est d’abord la réussite de l’événement, et surtout de ce modèle de partenariat public-privé Cemapi-Spirit. Les deux équipes ont abattu   un grand travail dans l’efficacité et surtout la complémentarité. C’est le lieu de féliciter l’ensemble du comité d’organisation et plus particulièrement les membres du jury

Au-delà de l’aspect compétition, il s’agit d’une manifestation qui a permis de faire valoir le made in Mali, le savoir-faire de nos entreprises à travers des marques fortes et compétitives, créatrices d’emplois et surtout de richesses pour notre économie.

En outre, l’une de mes satisfactions a été que cette activité a permis de faire connaitre le Cemapi et les services qu’elles offrent aux usagers. Grâce à la forte communication et à la mobilisation autour de cet événement, cela a permis au public de tout bord de mieux comprendre la notion de marque et tous les enjeux économiques qu’il y a autour, de comprendre la notion de contrefaçon des marques et ses risques sur la santé et l’économie.

A quand la 2e édition ?

Au regard de l’engouement suscité par cette activité, nous envisageons avec notre partenaire Spirit de renouveler l’expérience annuellement ou bi annuellement.

En attendant les futures éditions, le Cemapi engagera dès le mois de mai prochain la mise en place d’un accompagnement technique à travers un audit de la propriété industrielle des lauréats de la compétition. Cet audit vise à identifier le potentiel en propriété industrielle au sein desdites entreprises afin de leur proposer des stratégies de protection et de gestion optimale de leurs actifs de propriété industrielle.

Faudrait-il s’attendre à la participation d’autres pays pour en faire un événement international ?

Oui cette éventualité n’est pas à exclure dans le cadre des futures éditions. Nous pourrions à l’image la 1re édition du Salon international de l’industrie (SIM-2018) organisé par le ministère de l’Industrie et dont j’assurais la coordination, accueillir un pays invité d’honneur en raison de sa forte présence économique au Mali ou des perspectives de collaboration.

Au vu de cette 1re édition, quels sont selon vous les aspects à améliorer pour le futur ?

Aucune œuvre humaine n’étant parfaite, il va de soi qu’il y des améliorations à apporter bien que pour une première édition, ce fut un pari réussi. Nous ferons dans les prochains jours une évaluation conjointe avec notre partenaire d’exécution, qui nous permettra de faire le bilan global, de tirer les leçons de cette première expérience puis de nous projeter vers l’avenir.

Quel bilan financier en tirez-vous ?

Comme vous le savez, le Cemapi est un service rattaché, et donc n’a pas vocation à générer de revenus à travers les activités qu’il mène. Raison pour laquelle nous avons eu recours aux services d’une agence spécialisée, qui se rémunère sur la base des revenus issus du sponsoring. A travers cette activité, nous avons tout naturellement satisfait à nos missions et attributions, celles de promouvoir la propriété industrielle au Mali. Et c’est cela notre principale satisfaction aujourd’hui.

Un appel aux promoteurs de marques…

Pour terminer, je voudrais avant tout exprimer toute ma gratitude au secteur privé pour sa forte mobilisation autour de cet événement, témoignant ainsi de sa capacité de résilience dans un contexte économique particulièrement difficile.

C’est aussi le lieu pour moi, de lancer un vibrant appel aux opérateurs économiques afin qu’ils intègrent la protection de leurs marques comme un élément clé de leur politique de management. Cela passe en premier lieu par l’acquisition d’un titre de propriété industrielle, qui va vous conférer une exclusivité, sécuriser vos investissements et vous mettre à l’abri de la contrefaçon. Les marques constituent aujourd’hui les leviers incontournables de marketing et de stratégie commerciale pour les entreprises. Elles sont aussi un enjeu essentiel en termes de communication d’entreprise. Elles apportent de la notoriété à une entreprise et lui confèrent une image positive qui va l’aider à créer des liens forts avec ses consommateurs. Elles constituent un véritable capital, elles sont une valeur ajoutée pour les entreprises.                             

Réalisé par Kassoum THERA

Source: Aujourd’hui-Mali

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