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Mise en place du sénat : Un projet inopportun !

Les Assises Nationales de la Refondation (ANR) ont décidé  la  mise en place du sénat et de la Cour des comptes. Si l’implémentation de la Cour des comptes, vise à se conformer aux exigences de l’Union Economique Ouest Africaine (UEMOA), il n’est pas moins pour le Senat.  Créé en France en 1795, celui-ci constitue la deuxième chambre du parlement dans tout système politique bicaméral (système admettant à la fois l’Assemblée Nationale et le sénat) avec pour mission d’examiner à fond les projets de loi, les modifier au besoin, approfondir les grandes questions nationales et contrôler l’action gouvernementale.

 

En se prononçant pour la  mise sur pied du sénat, les assises nationales visant à dessiner les contours du Mali nouveau n’ont point innové. Pire, elles  remettent à l’ordre du jour de vieilles propositions ayant figurées dans les projets de révision constitutionnelle des Présidents Amadou Toumani Touré combattu en 2011 par le Collectif ‘’Touche pas à ma Constitution et de Ibrahim Boubacar Keita, rejetés par la plateforme ‘’Antè A bana’’  en 2017.

Si le sénat de Amadou Toumani Touré, était censé remplacer le Haut Conseil des Collectivités Territoriales, celui de Ibrahim Boubacar Keita, en plus des deux tiers de ses membres élus au suffrage universel indirect, devrait compter avec des sénateurs nommés par le Président de la République dans le lot des légitimités traditionnelles, religieuses, notabilités et chefferie locale.

En effet,  la mise à jour de  cette question  de sénat par les assises nationales de refondation dans le projet de révision constitutionnel annoncé en grande pompe pour la refondation de la gouvernance démocratique, économique, sociale et culturelle de notre pays, contraste avec les résolutions de réduction du train de vie de l’Etat  par la diminution du nombre des Institutions de la République.

Dans le contexte  actuel du pays en proie à une guerre imposée par les forces rétrogrades, narco-terroristes et séparatistes et leurs alliés objectifs pour le contrôle de nos ressources nationales et énergétiques, l’opportunité de création du sénat se prête à discussion. Au-delà de son opportunité et de son aspect budgétivore,  le sénat, s’il est créé, pourrait représenter une véritable menace pour la consolidation de l’ancrage démocratique. En tous cas, elle permettra au pouvoir exécutif par le jeu de  convocation des deux chambres réunis en congrès (Assemblée Nationale et Senat) de se passer du referendum (consultation populaire) pourtant exigé pour tout projet de révision de la Constitution ou pour les grandes questions d’intérêt national.

Alpha Sidiki Sangaré

Source: L’Investigateur

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