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Mise en place du CNT : les incolores et les inodores

L’accouchement aura été très difficile. La délivrance est finalement survenue le jeudi soir, mais le bébé présente une gueule de bois. Devant leurs petits écrans, les Maliens ont failli tomber des nues. Ils n’en croyaient pas leurs oreilles, à entendre les noms de ceux qui doivent siéger dans le Conseil national de transition (CNT).

Des acteurs hybrides, des anciens députés ou candidats recalés aux dernières législatives, quelques opportunistes du grand marché de Bamako, des retraités et quelques gueulards de la rue publique. Voilà en somme la composition du Conseil national de transition. Ils sont nombreux les Maliens qui se demandent si leurs oreilles ne leur jouent pas des tours. Parce que le CNT est supposé être un organe assez sérieux et qui devrait avoir la charge de remettre le pays sur les rails et contrôler l’action gouvernementale. Mais lorsque ce sont des m’as-tu-vus et des individus qui ne voient pas plus loin que le bout de leur nez qui doivent y siéger, il y a de quoi s’inquiéter pour la suite de la transition. La proclamation de cette liste a suscité des interrogations non seulement quant à sa forme, mais également au regard de sa composition. En cela qu’elle viole d’abord la Charte de la transition, mais aussi tous les décrets précédemment signés par le président Bah N’Daw. Assimi Goïta n’a-t-il pas confondu vitesse et précipitation ? Rien n’est moins sûr, dans la mesure où la position de son père de président sur cette question est connue. Bah N’Daw est « au-dessus de la mêlée ».

La composition du CNT n’a nullement pris en compte les exigences du décret demandant que les candidatures soient déposées ou encore que chaque corporation envoie sa liste de propositions de noms avec des suppléants. C’est ainsi que juste après sa publication, ils sont nombreux les Maliens à se dire surpris de figurer sur la liste, car ils affirment n’avoir rien demandé. C’est notamment le cas de l’imam du Boulevard de l’Indépendance. Aussi, la presse s’offusque-t-elle de n’avoir pas eu le quota à lui octroyé, entres autres griefs retenus contre cette liste du CNT.

Cependant, personne des nommés n’a, à ce jour, déclaré refuser sa désignation.

Ce samedi, ils se sont même bousculés aux portillons du Centre international de conférence de Bamako pour la première rentrée du CNT. Ils étaient tous là, ou presque. Comme on pouvait s’y attendre, le patron annoncé pour la présidence du CNT est arrivé, tout de bleu vêtu. Et c’est presque à l’unanimité qu’il a été élu, avec 111 voix pour sur 118 votants.

Pendant ce temps, les Maliens assistent tranquillement à cette scène qui a tout l’air d’une foire.

Dieu veille !

Hamadoun MAHAMANE

Source: Azalaï Express

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