Les travaux de validation de ce bureau ont nécessité la présence de Yaya Coulibaly, président de ladite Fédération. Juste après son élection, Mama Coulibaly s’est exprimée : « Ce bureau a été mis en place pour nous-mêmes, les femmes ont trop souffert. Dans les différents endroits, nous manquons de routes, d’écoles, de centres de santé pour les accouchements… » Dans nos villages, poursuit-elle, les études prennent fin une fois que les élèves arrivent à la classe de neuvième année. Puisqu’il n’y a pas d’autres moyens de poursuivre les études, a-t-elle indiqué. Des difficultés qui, selon elle, ne doivent aucunement continuer. Bien vrai qu’elles n’ont pas assez de fonds pour relever les défis, la présidente se dit, via la mise en place de ce bureau, optimiste : « Certes nous n’avons pas de fonds pour réaliser tous nos rêves, mais nous comptons collecter le peu qu’on a pour la construction des routes, des écoles, des centres de santé et le développement de nos travaux champêtres ».
Pour le président de la FADCIF, ces femmes ont participé au reboisement de 4.755 arbustes cette année. Elles participent, selon lui, aux différentes rencontres et activités de la Fédération, accompagnant les hommes bien avant cette mise en place. Durant la période du reboisement, ces femmes se sont, dit-il, mises à accompagner des activités de plantation de Bamako jusque dans l’espace de l’inter-fleuve. Elles ont tenu à trouver des personnes pour l’entretien des arbres. « En plus de la sensibilisation, du plaidoyer, ces femmes sont à la tâche dans le cadre du développement des 71 communes qui se trouvent dans l’espace inter fleuve », a-t-il souligné, précisant que le bureau des femmes ne sera pas une organisation à part, mais celui qui sera inclus dans la fédération. Et de confier que l’espace « inter-fleuve » couvre 71 communes réparties entre les régions de Mopti, Ségou et Koulikoro.
En raison de ce fait, annonce Yaya Coulibaly, les zones ciblées dans l’intervention de la FADCIF concernent 10 cercles du Mali, 1240 villages. Ainsi, ces femmes seront les répondantes des autres, a-t-il dit. Aux 23 membres du bureau, le président de la FADCIF dit s’attendre à un « véritable » investissement de leur part. Ce, pour l’atteinte des objectifs fixés à long terme : susciter l’entente et la cohésion entre communautés de l’inter-fleuve, construire 2 routes bitumées et accompagnées l’interconnexion électrique traversant l’espace inter fleuve d’ouest en est et du Sud au Nord, la construction de 4 hôpitaux, celle de 4 ponts, dont un sur le fleuve Niger à Macina, et trois sur le fleuve, Bani dans le cercle de San (Bélénitiégny), celui de Djenné et Gouendo…
Pour la circonstance, M. Coulibaly estime que les 23 membres aideront les hommes de la fédération à atteindre les objectifs fixés à court et moyen termes par la FADCIF. C’est-à-dire le développement de l’agriculture, celui de la pisciculture, de l’élevage des zones, le reboisement, l’installation de 20 forêts classées ainsi que l’introduction des ressources fauniques et de flore dans lesdites forêts, la formation des femmes, l’éducation des enfants… « La FADCIF est une structure de la société civile. Elle a pour rôle essentiel de porter la voix des communautés installées entre les deux fleuves, accompagnant les communes dans leur combat quotidien en faveur du développement économique, social et culturel. La FADCIF use des méthodes et techniques de plaidoyer, de promotion, de résilience, de déviance positive, de médiation auprès des décideurs administratifs, des partenaires et autres en faveur des populations », conclut le président Coulibaly.
Mamadou Diarra
Source: Le Pays–Mali