Pour accélérer la mise en œuvre effective de l’Accord pour la Paix et Réconciliation au Mali, la France et les États-Unis ont décidé ce 11 avril 2018 à l’ONU, de sévir contre toutes personnes hostiles au processus.
«Aucun progrès substantiel n’a été réalisé dans l’application de l’accord et nous souhaitons travailler avec nos partenaires pour identifier les responsables et prendre les mesures qui s’imposent », a déclaré Amy Tachco, une diplomate américaine. L’ambassadeur français à l’ONU, François Delattre, pour sa part, a souligné que la France s’engagera avec ses partenaires, dès les prochaines semaines, à faire un travail visant à identifier toutes les personnes qui font obstruction à la mise en oeuvre de l’accord de paix. «Les retards conséquents dans l’application de l’accord de paix de 2015 nous conduisent à devoir aller plus loin », a-t-il ajouté.
L’objectif, selon François Delattre, est de viser dans un premier temps une série de responsables qui nuisent à l’application de l’accord sur le terrain, notamment par leur collusion avec des groupes terroristes ou des activités de trafic. Par contre, la position de la Russie reste encore confuse. «L’utilisation directe de sanctions doit être une mesure de dernier recours », a déclaré Dimitri Polyanski, Ambassadeur russe adjoint à l’ONU. Après avoir fait savoir que toute décision prise à la hâte peut être contre-productive, Dimitri Polyanski a laissé entendre : «Il est de l’intérêt des parties maliennes d’appliquer l’accord de paix et le maintien de la sécurité ». Le patron de Minusma Mahamat Saleh Annadif a pour sa part souligné qu’il était temps pour les Maliens de passer des promesses aux actes en respectant les échéances convenues. Lors de la rencontre, le ministre malien des Affaires étrangères, Tieman Hubert Coulibaly, a défendu les actions réalisées par le gouvernement du Mali visant à rétablir la confiance entre les acteurs.
MOC de Kidal et Tombouctou : vers le démarrage des patrouilles en ce mois
Ce 11 avril 2018, au cours d’une réunion spéciale, les responsables du Comité Technique de Sécurité (CTS) ont annoncé qu’au cours du mois, les activités du Mécanisme Opérationnel de Coordination (MOC) seront lancées dans les régions de Kidal et de Tombouctou. Ensemble, les parties concernées (Plateforme des mouvements armés, Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA) et Autorités nationales) ont exprimé leur volonté à œuvrer pour la réussite de cette opération qui constitue, selon elles, une étape importante dans la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation.
Selon le Général de division, Jean-Paul Deconinck, Commandant de la force de la MINUSMA, le lancement de cette opération est un consensus auquel les parties concernées ont adhéré. Il précise également que les combattants, la logistique ainsi que le camp sont fin prêt pour le démarrage effectif des patrouilles mixtes dans les deux régions.
Il faut rappeler que le MOC est l’une des dispositions de l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger. Il permet de restaurer la confiance entre les différents signataires dudit accord dans le souci d’un retour à la situation normale dans le pays. Mais, à préciser que cette annonce intervient au moment où le MOC de Gao peine à reprendre ses activités, un an après l’attaque meurtrière de janvier 2017.
Ousmane Ballo
Le challenger