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Mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation : Les religieux apportent leur touche

Dans l’optique de jouer pleinement leur rôle dans la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale, le Haut conseil islamique du Mali a organisé, le mardi dernier, au Cicb, avec l’appui de la Minusma, un forum regroupant les leaders de toutes les confessions religieuses de notre pays. L’objectif était non seulement de s’approprier le contenu de l’Accord, mais aussi de faire des propositions concrètes en guise de leur contribution au retour de la paix au Mali.

Malian religious leader Cherif Ousmane Madani Haidara (L) speaks to Mahmoud Dicko, the head of Mali's High Islamic Council (HCIM), during a peace gathering organised by non-governmental organisations in Bamako on May 2, 2015 following deadly clashes between Tuareg rebel groups and Malian forces and pro-government militias in the north of the country. AFP PHOTO / HABIBOU KOUYATE / AFP / HABIBOU KOUYATE

Malian religious leader Cherif Ousmane Madani Haidara (L) speaks to Mahmoud Dicko, the head of Mali’s High Islamic Council (HCIM), during a peace gathering organised by non-governmental organisations in Bamako on May 2, 2015 following deadly clashes between Tuareg rebel groups and Malian forces and pro-government militias in the north of the country. AFP PHOTO / HABIBOU KOUYATE / AFP / HABIBOU KOUYATE

La cérémonie d’ouverture des travaux était présidée par le Premier ministre, représentant le chef de l’Etat. Celui-ci était entouré en cette circonstance par une forte délégation ministérielle. Ladite cérémonie s’est déroulée en présence  des représentants des services diplomatiques et ceux des organisations internationales accréditées au Mali, etc.

Dans son allocution, le Premier ministre  Modibo Keïta a indiqué qu’il s’agit, à travers ce forum, de chercher des voies et moyens pour permettre la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation  nationale, signé il y a  plus d’un an, à la suite d’un long processus à Alger.

Ainsi, il rappellera que  de nombreux ateliers ont été organisés  pour qu’on puisse  s’en approprier  et avant sa conclusion, la société civile malienne a dû faire le déplacement  à Alger pour être entendue par la médiation.

La conférence d’entente nationale mal cernée

A en croire le Premier ministre, la conférence d’entente n’est pas bien comprise. Selon lui,  si l’on veut s’approprier correctement cet Accord, il faut le relire.  «Quelques signes révèlent de façon presqu’insoupçonnée que certains passages de l’Accord ne sont pas compris», a-t-il affirmé. Avant de préciser que la conférence dite d’entente nationale qui est sur toutes les  lèvres a été retenue à Alger pour empêcher que le processus de négociation ne soit bloqué à cause de l’apparition du mot « Azawad », afin de permettre aux  Maliens, entre eux, à travers une conférence d’entente nationale,  de vider définitivement cette question.

«Cela ne doit pas nous dispenser de nous asseoir pour mieux discuter pour toutes les questions d’intérêt général. Nous serons toujours à votre écoute. Puisque nous sommes convaincus  ou nous allons nous sauver ensemble ou nous perdre ensemble.

Le peuple du Mali est  certainement éprouvé, mais qui croit fermement en son avenir. Il sait également que c’est au prix d’efforts concertés que nous arriverons à bout de ces difficultés-là»,  a-t-il déclaré. Avant d’inviter les leaders religieux à faire beaucoup de bénédictions pour le pays.

Koen David, représentant du chef de la Minusma, s’est réjoui de cette initiative salutaire des leaders religieux. Ce forum,  dit-il, arrive à point nommé, car le pays connait des affrontements violents à Kidal. Ces derniers développements ne sont pas de nature à contribuer à la stabilisation du pays  et vont à l’encontre de l’esprit de l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale. Ainsi, il a appelé les parties à résoudre leur différend de manière pacifique et conformment à l’Accord.

Partant, il fait remarquer que le chemin vers la paix implique l’ensemble des acteurs de la scène publique et les leaders religieux ont un rôle prépondérant à jouer  dans cette phase du processus. «Vous devez être en première ligne  pour faciliter, accompagner  et soutenir toute initiative,  tout en véhiculant des messages de tolérance et de paix»,  a-t-il souligné.

Par ailleurs, il a estimé que face à la recrudescence des affrontements intra-communautaires, de l’extrémisme violent, les leaders religieux jouent un rôle central et proactif. «Le chemin vers la paix est  parfois ardue, mais pour lequel les leaders religieux sont indispensables»,  a-t-il soutenu.

Avant de réitérer la disponibilité de la Minusma à promouvoir le dialogue politique et celui du processus de paix et de réconciliation pour une paix durable et définitive au Mali. Toutefois, il a souhaité la tenue de la conférence d’entente nationale pour permettre à tous les segments de la société  de se retrouver.

Le peuple malien ne sent pas la présence de la Minusma

Prenant la parole, Mahmoud Dicko, Président du Haut conseil islamique du Mali,  a salué de prime abord la Minusma pour son soutien à l’organisation dudit forum.

Selon lui, il ne s’agit plus de qualifier  l’Accord pour la paix qui a fait couler beaucoup d’encre et de salive, mais  de travailler ensemble pour sa mise en œuvre efficiente. Les leaders religieux, rappellera-t-il, ont déjà montré leur volonté de jouer leur partition au retour de la paix.

Et ce, à travers une mission qu’ils ont  effectuée en Europe en juin 2015, sur initiative du Chérif Ousmane Madani Haïdara. Par ailleurs, il n’a pas manqué de souligner un sentiment qui, selon lui, est largement partagé par le commun des Maliens. Il s’agit, affirme-t-il, de l’inefficacité de la Minusma dans la stabilisation du Mali.

A l’en croire, en dépit du renforcement de son effectif et de son mandat devenu plus robuste, la situation sécuritaire  n’a  point connu d’amélioration. «Malgré la présence de la Minusma, avec 13 .000 hommes et son mandat devenu plus robuste, le citoyen lambda ne sent pas de changement dans la situation sécuritaire», a-t-il noté. Toutefois, il a précisé que faire la paix au Mali incombe d’abord au peuple malien et la Minusma n’est là que pour nous accompagner. «La paix s’impose à nous aujourd’hui.

Toutes les parties maliennes ont une responsabilité face à l’histoire. Le gouvernement doit faire l’effort pour que la conférence d’entente nationale se tienne. Quand les gens ne se parlent pas, difficilement ils se comprennent. Il n’y a pas de tabou entre nous»,  a-t-il ajouté.

Parlant du rôle des leaders religieux, Monseigneur Jean Zerbo, l’Archevêque de Bamako, a fait savoir que les leaders religieux sont des sentinelles dans une République. Ils se doivent d’être vigilants et d’apprécier les choses à leur juste valeur. A ses dires, la sentinelle avertit qui de droit et n’a pas droit à une mauvaise interprétation.

Les particpants se sont penchés sur trois thematiques, à savoir:  Vision de la paix et du vivre ensemble selon l’islam, développée par les musulmans; la  réconciliation nationale  débattue par l’Eglise catholique et le vivre ensemble par  l’Association des groupements d’églises et missions protestantes.  Ledit forum a été sanctionné par l’adoption des résolutions et recommandations en séance plénière.

Boubacar SIDIBE

Source: Le Prétoire

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