Ce matin, l’hôtel Radisson Blu de Bamako a abrité une réunion regroupant une délégation du Conseil de sécurité de l’ONU, le gouvernement malien, les mouvements armés signataires et les membres du Comité de suivi de l’accord. Cette rencontre était destinée à faire le point sur les derniers développements de la mise en œuvre de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation et encourager les parties signataires à accélérer sa mise en œuvre.
Selon constat général, malgré la cessation des hostilités entre le Gouvernement et les mouvements signataires, le démarrage progressif du Mécanisme Opérationnel de Coordination (MOC) à Gao, l’installation des autorités intérimaires (Ménaka, Gao, Tombouctou et Taoudénit), ou encore la tenue de la Conférence d’entente nationale, de nombreuses dispositions restent encore inappliquées, telles que soulignées par le dernier rapport du Secrétaire général de l’ONU.
Pour le Conseil de Sécurité, accélérer l’application de l’ensemble des mesures prévues par l’Accord demeure un préalable incontournable à la paix. En outre, les diplomates ont renouvelé leur disponibilité à soutenir les parties sur cette voie.
A l’issue de cette réunion, une conférence de presse a été animée par les membres du Comité de Suivi de l’Accord. Tout en saluant les avancées enregistrées, l’ambassadeur algérien Ahmed Boutache, Président du CSA a exhorté les parties à : « un redoublement en terme de volonté, d’avantage de sincérité dans l’engagement et surtout, une plus grande confiance entre les parties et une coopération plus dense entre elles pour permettre à tous d’être au rendez-vous de l’histoire et d’être à la hauteur des attentes de tous, » a-t-il déclaré.
Par ailleurs, la question relative au mécontentement de certains mouvements qui se sentent exclus du processus de paix a longuement cristallisé les débats. Il s’agit notamment de la Coordination des Mouvements de l’Entente (CME) qui a rendu public un communiqué avant la tenue de cette réunion pour dénoncer le non-respect du principe de l’inclusivité prôné par l’accord. C’est ainsi que le président du CSA, l’ambassadeur algérien Ahmed Boutache a promis que cette question sera tranchée au cours de la 21e session du CSA prévue, le lundi 23 octobre prochain. Il a assuré que si cette question n’est pas tranchée à l’issue de cette session, le CSA usera de l’article 58 de l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali qui stipule que « … Le CSA peut, en outre, inviter, en tant que de besoin, d’autres acteurs et institutions financières internationaux, à participer à ses travaux ». En d’autres termes les mouvements de la CME pourront participer pleinement aux travaux du CSA en tant que membres à part entière. Par conséquent, ils pourront bénéficier des mêmes droits et être traiter de la même manière que les autres membres du CSA.
Source: Kibaru