La Coalition Citoyenne de la Société Civile pour la Paix, l’Unité et la Réconciliation Nationale a présenté, le samedi 13 octobre 2018, son rapport alternatif citoyen sur la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger. La cérémonie d’ouverture était présidée par l’ex-premier ministre Ahmed Mohamed Ag Hamani, président de la coalition, en présence de président Haut Conseil des Maliens de l’Extérieur, du secrétaire général de l’UNTM et des représentants de la majorité et de l’opposition malienne.
Dans son allocution, Mohamed Ag Hamani, dira que le rapport est le fruit de réflexions approfondies de son organisation sur la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali. Les difficultés vécues dans l’application de l’accord ont constitué les axes de leurs analyses, a déclaré Mohamed Ag Hamani.
Pour lui, l’installation des autorités intérimaires, le mécanisme opérationnel de coordination ( MOC), l’opérationnalisation des régions de Ménaka, de Taoudéni sont certes des pas importants dans l’application de l’accord mais plus déterminantes auraient été les résolutions des questions institutionnelles et politiques ; de défense et de sécurité ; de développement socioéconomique ; la justice, à l’humanitaire et à la réconciliation ainsi que celle relatives aux garanties internationales.
En 27 pages, les recommandations du rapport invitent les gouvernants à l’évaluation systématique des opérations de découpage territorial accomplies et en cours. Cela pour éviter de nouvelles situations conflictuelles susceptibles de conduire à l’effritement du territoire.
Dans les mêmes recommandations, le rapport invite aussi à des réflexions techniques approfondies pour corriger les contrariétés entre la loi fondamentale et l’Accord issu de processus d’Alger. Cette nécessaire harmonisation des textes fondamentaux favoriserait l’appropriation de l’accord par la classe politique et la société civile, indique le rapport.
Le rapport alternatif, exhorte les autorités politiques, à défaut d’un consensus sur la régionalisation prônée dans l’accord, à l’examen attentif d’une formule comme la « districtisation » ; néologisme barbare qui, pour la coalition, évitera toute révision constitutionnelle.
Cependant, reconnait le rapport, ce réaménagement territorial ne peut être envisagé qu’avec le renforcement de la confiance entre les parties signataires de l’accord et une large implication des populations concernées.
Pour les questions de défense et de sécurité, la coalition recommande, entre autres : la réorganisation et la simplification des structures chargées de la mise en œuvre et de suivi de l’accord ; le renforcement de l’armée nationale en effectif et en équipements; le désarmement immédiat et total de tous les groupes armés et toutes les milices d’autodéfense ; la réduction progressive des effectifs des forces armées étrangères en fonction du renforcement des capacités des FAMAS.
S’agissant de la lutte contre le terrorisme, le rapport recommande que les mouvements armés signataires de l’accord s’impliquent, en prenant leur distance, sans ambigüité, vis-à-vis des organisations terroristes.
Pour ce qui est des questions politiques et institutionnelles, le rapport suggère la révision de la Constitution ou l’adoption de toutes autres mesures légales pouvant assurer la conformité de l’accord avec la loi fondamentale.
Sur la question de la réconciliation, le rapport recommande, l’instauration de la confiance entre les acteurs de la mise en œuvre de l’accord ; l’implication effective de la classe politique et de la société civile dans toutes ses composantes tant au niveau national, régional, que local dans le processus de mise en œuvre. IL recommande le maintien du principe de la séparation du politique et du religieux ; l’irrévocabilité des principes de l’unicité, la laïcité et de la forme républicaine de l’Etat.
B.BOUARE
Delta News