L’hygiène étant très importante en ces quelques jours particuliers, nos écoles n’offrent pas aux élèves (filles) les conditions nécessaires pour se changer et se nettoyer convenablement. Dès fois, les toilettes sont dans des conditions impitoyables, une pénurie d’eau, ni des toilettes adéquates pour laver et jeter les lingettes déjà utilisées.

« Au cours de mes deux dernières années de second cycle, j’étais obligée à l’heure de pause d’aller dans les maisons de voisinage pour me changer et me nettoyer, lors de mes jours de règles. Car les toilettes de l’école étaient inutilisables », se rappelle Maimouna DIA.

Certaines gardent souvent leurs serviettes dans leur sac, pendant les cours et attendent rentrer chez elles pour s’en débarrasser.

En effet, on apprend aux filles, depuis petites, que des inconnues ne doivent pas voir le sang des menstrues. « C’est quelque chose qui doit être nettoyée avec soins ».

Au Mali, selon des croyances ancestrales, les filles ne doivent pas jeter leurs serviettes à la poubelle. On leur fait même croire que cela peut provoque la stérilité ou un ensorcellement.

Mais les problèmes d’hygiène et de toilette dans nos écoles sont un véritable problème. Avec aucunes mesures dans les dispensaires et infirmerie des écoles, quand les dates changent et que ça leur tombe dessus, les jeunes filles, en plein cours, sont obligées de se débrouiller avec les moyens de bord.

A Bamako, un paquet de serviettes hygiénique coûte 1 000 FCFA, jugés par certaines comme chers. Certaines utilisent des bouts de tissus, du papier, ou des mouchoirs. Ces solutions sont non seulement inconfortables, mais problématiques sur le plan hygiénique.

Si les associations pensent le plus souvent à doter les Centres d’accueil d’habits et de nourriture, elles doivent également offrir aux dispensaires d’écoles des serviettes hygiéniques et des calmants, car c’est une dure épreuve que rencontrent les filles à l’école chaque jour.

Assitan Siga FADIGA