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Ménaka : LE CRI DE CŒUR DES RESSORTISSANTS A BAMAKO

Ils ont dénoncé l’aggravation de la situation sécuritaire dans leur localité et fait connaître les souffrances qu’endurent les populations depuis l’éclatement de la crise en 2012, et les évènements de mai 2013 ayant conduit à l’occupation de la ville par le MNLA

Bajan Ag Hamatou

Les élus et cadres ressortissants du cercle de Ménaka à Bamako ont tenu une conférence de presse jeudi au CICB, puis une marche pacifique allant du Monument de la liberté à celui de la paix samedi. Il s’agissait pour eux de dénoncer l’aggravation de la situation sécuritaire à Ménaka et faire connaître les souffrances qu’endurent les populations depuis l’éclatement de la crise en 2012, et les évènements de mai 2013 ayant conduit à l’occupation de la ville par le MNLA.
Les manifestants brandissaient des pancartes sur lesquelles ont pouvait lire que la population de Ménaka a droit à la liberté et à la paix. La ville est depuis le 27 avril dernier entre les mains des éléments de la Plateforme regroupant le Groupement d’autodéfense touareg imghad et alliés (GATIA), le Mouvement arabe de l’Azawad (MAA anti-indépendantiste), la Coordination des mouvements et forces patriotiques de résistance (CMFPR dont Ganda-koy et Ganda-Izo).
Les populations de Ménaka préfèrent la présence des combattants de la Plateforme à celle du MNLA. Elles l’ont exprimé bruyamment en réservant un accueil chaleureux et enthousiasme aux forces de la Plateforme tout en demandant à l’armée malienne, cantonnée dans sa caserne, de sortir pour assurer leur protection. Les élus et cadres ressortissants et sympathisants de Ménaka résidant à Bamako ont, eux aussi, voulu exprimer leur approbation de l’action de la Plateforme.
Dans une déclaration, ils ont demandé le maintien des « forces patriotiques de la Plateforme à Ménaka jusqu’à la normalisation de la situation ». Ils ont exigé aussi le redéploiement de l’armée et de l’administration dans la ville en vue de sa sécurisation, et appelé la communauté internationale à tenir compte des souffrances et préoccupations légitimes des populations qui n’aspirent qu’à la paix.
La rencontre du jeudi, présidée par le député élu à Ménaka, Bajan Ag Hamatou, a enregistré la présence de plusieurs leaders communautaires, d’élus locaux et cadres du Nord. Le représentant de Ménaka au Haut conseil des collectivités, Issouf Ag Halidou, le maire de Ménaka, Bayes Ag Mahmoud, le député élu à Kidal, Almahmoud Ag Iknass, le député élu à Bourem, Mohamed Ould Mataly, le président du Collectif des ressortissants du Nord, Malick Alhousseyni étaient présents à la rencontre.

DES PROIES FACILES. Bajan Ag Hamatou a indiqué que les populations de sa localité n’ont jamais, même une fois, soutenu un prétendu territoire dénommé « Azawad ». « Depuis des lustres, les populations de Ménaka ont toujours soutenu la République du Mali et manifesté leur appartenance à l’Etat unitaire, laïc et républicain du Mali. Elles sont depuis 2012 prises en otage par le MNLA et ses alliés. Et puisqu’elles en avaient marre de cette occupation, leurs enfants en plus des fils d’autres cercles du nord ont décidé de libérer leurs parents. C’est ce qui est à l’origine des combats du 27 avril, occasionnant la libération de la ville par les éléments de la Plateforme », a expliqué Bajan Ag Hamatou.
Le député élu à Ménaka a ensuite dénoncé le fait que l’armée régulière manque encore de moyens suffisants pour défendre les populations situées souvent à des centaines de km des bases militaires. Ces populations deviennent donc des proies faciles pour les bandits armés, a déploré Bajan Ag Hamatou qui a lancé un appel à ceux qui prétendent se battre pour les populations. « Celui qui se soucie des populations doit être proche d’elles et non s’installer en France pour faire des déclarations sur les médias internationaux », a-t-il dénoncé. Il a invité « les fils touareg qui ont pris les armes à prendre conscience de ce qu’ils font vivre aux populations, la misère dans laquelle ils ont enfermé leurs parents ».
Bajan Ag Hamatou a, par ailleurs, loué le courage des populations de Ménaka qui, aujourd’hui près de 99%, ont quitté les sites de réfugiés pour s’installer chez elles. Il a demandé à tous les acteurs (ceux de la paix comme ceux de la guerre) à soutenir l’accord de paix et de réconciliation nationale issu des pourparlers d’Alger.
Issouf Ag Halidou a invité l’Etat et la communauté internationale à prendre leurs responsabilités pour apporter un soutien rapide aux populations meurtries et mesurer l’ampleur de la situation car aujourd’hui « même les animaux souffrent ».
Le cercle de Ménaka, habité par 115 000 âmes, est situé au nord-est du Mali, dans la 7ème région administrative, Gao. Plusieurs groupes ethniques partagent le territoire, notamment Daoussahak, Imajoren, Imghad, Ichidine, Haran, Ibogolitanes, Bellas, Sonrhaï, Arabes, Peulhs, Haoussa et Djerma. Ils vivent essentiellement d’élevage et d’agriculture. Le cercle appartient à la zone classée sahélo-saharienne avec une forte potentialité de développement. Il dispose ainsi de la zone des terres salées dans la commune d’Alata et celle de Tidarmène (40 000 km2 chacune) bénéficiant de la plus grande partie des eaux de ruissellement du Massif de l’Adrar des Ifoghas qui lui permet d’avoir en conséquence des bons pâturages pendant une bonne partie de l’année.
Il dispose également d’une zone agro-pastorale regroupant les communes de Ménaka, d’Anderamboukane et d’Enekar, représentant 1/3 de la superficie du cercle. Sa particularité est son taux d’humidité très élevé. On y observe des zones de grande culture en saison de pluie, autour des nombreuses mares et des pâturages quasi permanents dans la vallée de l’Azaouaq à l’est. Il dispose enfin d’importantes mares qui ne tarissent pas : Tassarist à 15 km de Ménaka ville, Andéramboukane à 100 km au sud de Ménaka ville et Tamalat sur la rive est de la vallée de l’azaouaq.
A. A MAÏGA

source : L Essor

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