Plusieurs ONG internationales – ACTED, CRS, IEDA Relief, IRC, Médecins du Monde et NRC – ont suspendu leurs activités dans la région de Ménaka depuis le 24 décembre pour une durée indéterminée à cause de la répétition et de la gravité des braquages et cambriolages affectant aussi bien les organisations humanitaires que les habitants de Ménaka.
Cette décision est survenue après que les ONG internationales actives à Ménaka ont prévenu que si l’insécurité et la violence se poursuivaient, elles seraient obligées de suspendre leurs opérations (cf.communiqué de presse du 22 août 2019).
Il est impératif que des mesures immédiates soient prises par les parties prenantes locales et nationales pour mettre un terme à l’insécurité et assurer la protection des populations civiles y compris les travailleurs humanitaires. Si cette situation perdure, les conditions de vie d’environ 148 000 personnes (estimation de la population dans le besoin à Ménaka selon l’aperçu des besoins humanitaires de 2020) ayant besoin d’assistance d’urgence pourraient gravement se détériorer.
Quelque 42 incidents sécuritaires ciblant les acteurs humanitaires ont été répertoriés à Ménaka en 2019 faisant de cette région celle où les ONG ont été le plus affecté par la criminalité au Mali l’an passé selon International NGO Safety Organisation (INSO*).
Au total, neuf ONG internationales sont actives à Ménaka, en plus d’un certain nombre d’ONG locales et du CICR. Il s’agit d’une des plus faibles densités de présence humanitaire au Mali, avec cependant le plus fort taux d’incidents contre ces organisations, leur personnel et leurs biens.
Les ONG de Ménaka, soutenues par l’équipe humanitaire pays et le forum des ONG internationales du Mali (FONGIM), mènent actuellement un plaidoyer auprès des autorités et de l’ensemble des acteurs locaux de Ménaka afin que des engagements concrets soient pris pour assurer les conditions de sécurité nécessaires à la reprise rapide de leurs opérations.
*Organisation non gouvernementale qui recense les incidents qui affectent les humanitaires dans le monde, étudie les risques qui pèsent sur les interventions des ONG et propose des conseils en vue de préserver l’accès aux populations vulnérables dans le besoin.
Source: OCHA