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Menaces sur les écosystèmes des zones humides: le vibrant plaidoyer de Wetlands International

Dans le cadre de la mise en œuvre du Projet d’appui à la sécurisation des moyens d’existence et biodiversité dans un climat changeant, Wetlands international a initié, du 7 au 10 juin dernier, au Grand Hôtel de Bamako, un atelier international sur les écosystèmes des zones humides induits par « les pulsations de crue » et les méthodes pour caractériser leurs exigences de régime hydrique. Cet atelier, qui se veut comme une contribution à la quinzaine de l’environnement, a été sanctionné par une conférence de presse.

L’atelier a enregistré la présence des experts internationaux de haut niveau venus des Etats unis, du Canada, de l’Europe et de l’Afrique. On y notait la présence du Dr Mohamed GAREYANE, chargé des programmes à Wetlands international ; du Dr Karounga KEITA, coordinateur national et chef du bureau Wetlands au Mali ; Dessouassi Y ROBERT, responsable de l’Observatoire du Bassin du Niger ; Mori DIALLO, chargé du développement communautaire à Wetlands international …
L’objectif du présent atelier est de démarrer un processus visant le développement d’une méthodologie participative de définition des seuils hydrologiques et débits environnementaux pour le Delta intérieur du Niger. Les échanges ont portés sur les avantages clés provenant d’un Delta sain tels que la sécurité alimentaire, la règlementation de la qualité et de la quantité de l’eau.
Aussi, l’atelier a comme vision de mobiliser la communauté scientifique à travers le monde pour partager les connaissances sur les régimes hydrologiques ; de connaitre les écosystèmes des zones humides induits par les pulsations de crue et les méthodes pour caractériser leurs exigences de régime hydrique ; de faire connaitre aux participants les méthodologies développées et expériences dans le cadre des régimes hydrologiques, les seuils hydrologiques et les débits écologiques et de créer l’opportunité d’une autre rencontre technique de mobilisation des connaissances, des données et des conceptions de modèles à partir des résultats du présent atelier.
Cette rencontre, animée par les experts internationaux qui mènent des recherches scientifiques dans les domaines de la modélisation hydraulique et hydrologie, les habitats des poissons, tire sa justification du fait que le fleuve Niger constitue une artère vitale pour quelque 110 millions d’habitants répartis dans 9 pays qui se partagent le bassin versant. Un fleuve particulièrement important pour les populations des pays sahéliens, comme le nôtre, pour lesquelles il est la principale ressource en eau renouvelable. Cela, du fait qu’il irrigue le Delta intérieur du Niger qui est la plus importante zone humide en Afrique de l’Ouest et la seconde en Afrique.
« Le régime hydrologique du Delta est dit à pulsation de crue, en référence au fait que la superficie maximale inondée chaque année est le principal déterminant de la performance des différents usages de l’eau comme l’agriculture, l’élevage, la pêche ou encore la productivité des écosystèmes. Les écosystèmes du Delta intérieur sont riches en biodiversité, mais subissent une forte pression du fait de l’exploitation sans cesse grandissante des ressources en eau, de la terre, de la flore et la faune par les populations et industries locales. La dégradation des écosystèmes se traduit au niveau du Niger supérieur par la réduction du couvert végétal résultant de l’agriculture itinérante, l’orpaillage traditionnel, la fabrication et la cuisson de briques. En outre, cette zone enregistre non seulement la présence de plusieurs grandes sociétés minières et activités de teinturerie dont les rejets sont susceptibles de polluer les cours d’eau, mais aussi la présence de plusieurs barrages qui altèrent le régime hydrologique », a affirmé le Coordinateur national par intérim, Dr Mohamed GAREYANE.
Selon les conférenciers, au vu de la complexité du système et des enjeux socioéconomiques et environnementaux, la planification et les décisions opérationnelles pour le Niger supérieur et le Delta intérieur du Niger doivent se faire avec la plus grande prudence. Ils estiment qu’il faudrait s’assurer de maintenir les débits maximum afin de maintenir la superficie des zones inondées, sans quoi les zones humides autour du Delta et leurs écosystèmes seraient menacés.
Le responsable de l’Observatoire du bassin du Niger, Dessouassi Y ROBERT, a souligné que les Etats ont mis en place cette structure afin qu’elle suive l’évolution du bassin, joue le rôle d’aide à la décision et mène une veille environnementale avec des dispositions comme l’observation de la qualité de l’eau. Pour lui, pour faire face à ce fléau, des dispositions ont été prises comme l’institutionnalisation d’un Code de l’eau avec le principe de préleveur-payeur et de pollueur-payeur.
Le responsable de l’Observatoire du bassin du Niger a indiqué que les sociétés minières font de leur mieux pour respecter ces principes et que par contre avec les orpailleurs c’est tout à fait le contraire.
Les experts ont appelés les Etats riverains à trouver des solutions auxquelles Wetlands international ne manquera pas d’apporter son soutien. Une organisation qui a pour mission de conserver et de restaurer les zones humides, leurs ressources et leur biodiversité pour les générations futures.
Pour la protection du fleuve Niger, les experts ont évoqué le désensablement qui demande des sommes faramineuses. A leurs avis, pour que le dragage ait un impact sur le fleuve, ils conseillent qu’il soit fait conjointement par tous les pays riverains.

PAR MODIBO KONE

 

Source: info-matin

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