Ils sont des régions du nord et du centre pour la plupart. Aujourd’hui sur les sites de déplacés, ces hommes et femmes traversent des moments précaires. « On a faim donc, on ne peut pas être tranquille, car on n’arrive pas à trouver à manger. Ce que nous voulons, c’est de retourner chez nous, c’est notre souhait. », témoigne un chef de famille sur un site de déplacés à Menaka. Un autre ajoute qu’ils sont confrontés à un problème d’eau et de nourriture et que l’aide reçue est insuffisante.
Une mère de famille, déplacée dans une région du Centre nous confie « on a un problème de nourriture, on ne travaille pas et on a des enfants à nourrir, on a rien, c’est le conflit qui nous a fait venir ici. »
Des projets d’assistance alimentaire
Confrontées à une crise alimentaire, plusieurs initiatives sont orientées vers ces personnes déplacées. Parmi elles, le projet de réponses aux besoins urgents des personnes déplacées dans le nord et le centre du pays lancé le 23 avril dernier.
Celui-ci est mis en œuvre par l’organisation internationale pour les migrations OIM et ses partenaires. Financé par le Japon à plus de 800 millions de FCFA, ce projet est dédié aux régions de Gao, Tombouctou, Bandjagara Mopti et Segou. Olivier Gros Jean, est le chef de mission par intérim de l’OIM « Selon l’aperçu des besoins et le plan de réponse humanitaire pour 2024, environ 2 millions de personnes ont un besoin avéré d’abris et d’articles non-alimentaires cette année », indique le responsable de l’OIM.
Toujours selon lui, les attentes en besoin de services d’eau, d’hygiène et d’assainissement, (WASH), sont également très préoccupantes, notamment sur les sites qui accueillent les personnes déplacées.
Il ajoute que ce projet vise à répondre aux besoins urgents et résultants des déplacements des populations dans le centre et le nord du Mali, en réduisant les vulnérabilités et en améliorant la protection et les conditions de vie des déplacés et des communautés d’accueil.
Les autorités appuient les plans de réponse
L’initiative de ce projet est bien appréciée par la direction nationale du développement social DNDS. Ibrahima Abba, directeur du, affirme être convaincu, que l’esprit de collaboration qui a prévalu à la conception du présent projet, continuera à prévaloir dans sa mise en œuvre avec toute l’urgence pour atténuer les effets de la crise humanitaire. « Quant à la DNDS, elle reste engagée à travers tous ces services déconcentrés accompagnés à suivre la mise en œuvre du présent projet pour le bien exclusif des populations cibles. » Indique-t-il.
Au début de cette semaine, précisément ce lundi 29 avril, un projet similaire a été présenté au grand public. Lancé depuis décembre 2023 selon ses responsables, il est financé par la fondation Bill-and-Melinda-Gates à hauteur de 600 milles dollar américain, soit plus 367 millions de Fcfa.
Il contient deux volets et est piloté par Lutheran World Relief. « Le volet nutrition et sécurité alimentaire qui sera réalisé dans les régions de Tombouctou et Gao, il y a aussi le volet résilience qui est réalisé dans la région de Mopti, c’est à ce niveau que nous faisons la distribution de semences de riz et de semences maraîchères. », précise Mme Hazara Ouedraogo est la directrice pays de Lutheran World Relief.
Mise en œuvre effective de ces projets
Elle ajoute que le projet s’appuie et renforce les activités d’un projet présent qui est le projet Momentum.« C’est vrai qu’il y a aussi dans les régions, d’autres partenaires de mise en œuvre donc l’équipe de Momentum fait le suivi de la mise en œuvre des activités avec les partenaires qui sont des ONG nationales et des organisations de la société civile », conclut Mme Hazara Ouedraogo.
Justement, la bonne marche de ces différents projets, leur mise en œuvre pour toucher effectivement les cibles sont des questions qui reviennent sur la table. Selon plusieurs personnes déplacées à travers le pays, l’aide qu’elles reçoivent est minime par rapport aux fonds mobilisés. En attendant, le vœu de ces déplacés, c’est le retour de la paix, pour retourner dans leurs localités respectives. Notons qu’en plus des ONG, les autorités du pays à travers le développement social initient des réponses aux besoins humanitaires.
Studio Tamani