Etablis dans le village de Solacoroni, situé à 40 Km de la ville de Bougouni, depuis plus d’une décennie, ces paysans viennent de faire l’objet d’attaques qui seraient menées par des populations autochtones.
Selon plusieurs sources, c’est une taxe foncière imposée par le maire de la Commune rurale de Yinindougou, Daouda Sory Koné, aux paysans non autochtones, qui serait à l’origine du drame qui a fait deux morts, des blessés graves et des pertes matérielles énormes parmi les non autochtones, composés majoritairement de Minianka et aussi de Peuhls.
Plus de 15 000 F CFA par champ et par an, cette taxe serait unilatéralement décidée par l’élu local comme condition sine qua non pour les “non ressortissants” de sa commune d’exploiter le moindre lopin de terre. Devant le refus des paysans non autochtones de s’acquitter de cette taxe qui serait jugée illégale par la justice et les autorités administratives locales, des attaques auraient été lancées contre eux par des populations autochtones.
Après ces violences ayant fait deux morts et plusieurs blessés graves dans leurs rangs, ces paysans et bergers estimés à environ 500 personnes trouvent refuge dans des écoles à Bougouni avec l’appui du maire de cette ville et de quelques personnes de bonne volonté.
Les associations Minianka et des organisations des ressortissants du cercle de Bougouni s’engagent dans une médiation entre protagonistes et multiplient des initiatives visant à calmer les esprits. Mais curieusement, une réunion de crise tenue hier à Garalo, regroupant les ressortissants des 7 communes de Bougouni Sud, jure de « chasser tous les paysans Mininaka du cercle de Bougouni » si toutes les personnes interpellées- il y a quelques jours dans le cadre des enquêtes sur les dernières violences- ne sont pas immédiatement libérées. Selon nos informations, ce collectif des 7 communes qui cherche aussi à étendre leur mouvement au cercle de Yanfolila (Wassoulou) sont : Garalo, Yinindougou, Tiémala-Banimonotié, Dèfina, Yiridougou, Sibirila et Bladiè.