En l’espace de quelques jours, le nord Mali a basculé dans l’insécurité, et les tonnes d’obus reçues par la ville de Gao, ce lundi matin 7 Octobre, ne font que prolonger la liste des agressions dignes d’actes de terreur impliquant les forces alliées qui ont permis en 2012 de faire la mainmise sur les 2/3 du territoire malien au profit des groupes armés Jihadistes.
Ces groupes armés, alliés d’autrefois, à moitié démolis par l’intervention française et les forces africaines, reprennent leur vitalité sur le terrain : le Mouvement national de Libération de l’Azawad (Mnla), le Mouvement pour l’Unicité du Jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao), Ansar Dine de Iyad Ag Ghaly et Alqaïda du Maghreb islamique (Aqmi). Et ce, dans la défiance totale de la mission des forces de la Minusma sur le même terrain dans les régions du nord Mali.
Ce lundi matin, la ville de Gao, a été la cible de quatre obus lancés de loin, à partir de l’extérieur, replongeant la cité des Askia dans la panique et le traumatisme qu’elle a connus lors de l’occupation par les Jihadistes en 2012.
L’attaque des terroristes, à l’obus a été confirmée par un communiqué du ministère de la Défense et des Anciens Combattants, selon lequel, « trois des quatre engins ont explosé, provoquant le traumatisme de deux femmes en état de grossesse et de trois enfants. Un élément des forces armées et de sécurité a également été blessé. Il a été évacué par la force Serval à Bamako ».
Le ministre entend rassurer les populations et indique qu’en « coordination avec les partenaires de Serval et de la Minusma, notre dispositif a été renforcé », a précisé le ministre de la Défense et des Anciens Combattants Soumeylou Boubèye Maïga.
Samedi 28 septembre 2013, soit moins de dix jours avant ces tirs sur Gao, la ville de Tombouctou était le théâtre d’une attaque kamikaze, provoquant des victimes dans l’explosion d’un véhicule bourré d’explosifs. Cette attaque aurait fait au moins deux morts parmi des civils, blessé sept soldats maliens et tué les quatre auteurs de l’attaque, selon le gouvernent malien. Aqmi qui a revendiqué cette attaque, a affirmé que 16 soldats maliens ont été tués.
Depuis l’accueil infernal réservé aux trois ministres en missions gouvernementale à Kidal, le 15 septembre dernier, la situation s’embrase crescendo dans les régions du nord Mali : explosion de grenades, attaque kamikaze, échanges de tirs avec l’armée malienne et tirs d’obus deviennent le lot vécu dans les régions du septentrion malien.
Dimanche 29 et lundi 30 septembre, des échanges de tirs ont eu lieu entre des membres du Mouvement national de libération de L’Azawad (Mnla) et des soldats de l’armée maliennes. Ces affrontements témoignent d’un regain de tension au nord Mali. Le vendredi 27 septembre, des militaires ont été visés par une attaque à la grenade devant la Banque malienne de solidarité (BMS), un symbole de l’Etat central, dans cette ville. L’un des projectiles a explosé, blessant deux soldats. La deuxième grenade a été détruite par des éléments de la force française “Serval”.
“La situation est extrêmement tendue. Contrairement à ce que peut laisser croire l’élection du nouveau président malien, le pays n’est absolument pas stabilisé », a confié à la presse, Moussa ag Acharatoumane, le représentant du Mnla en France.
Du côté de Bamako, on pense être à cheval sur l’accord de Ouagadougou du 18 juin 2013, alors que cet accord n’a jamais été appliqué dans sa composante essentielle du redéploiement de l’administration et de l’armée malienne. En revanche le gouvernement malien a procédé deux fois à la remise en liberté de combattants touareg.
B. Daou
Source: Lerepublicainmali