Suite à leur rencontre avec le Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga, les jeunes des organisations Pulaaku ont annulé leur marche. Elle a été transformée en meeting. C’était ce jeudi matin, à la Bourse du travail.
«Nous venons faire entendre notre douleur et notre consternation», a indiqué Aminata Dicko, la présidente de la commission d’organisation du meeting. A la Bourse du travail, les jeunes ont fait passer leur message dans le calme. Nos parents, estiment les jeunes peulhs, devraient être les parents de tous les Maliens. Malheureusement, ils sont aujourd’hui pris à partie, traqués, stigmatisés, tués, au Centre du Mali. Pis, dénoncent les protestateurs, «pendant ce temps, les discours appelant à l’épuration ethnique contre les Peuls circulent librement à travers le pays».
A la Bourse du travail, les jeunes Peulhs ont appelé l’Etat à prendre ses responsabilités. «Il est du ressort de notre État d’apporter la paix à toutes ces communautés qui s’affrontent», déclare Aminata Dicko. Pour régler la situation, poursuit Dicko, les amalgames doivent être évités. Ce ne sont pas les Peuls qui s’en prennent aux Dogons ou aux Bambaras. Ni les Dogons ou les Bambaras qui s’en prennent aux Peuls, assure-t-elle. «Nous faisons face ni plus ni moins à du terrorisme domestique de la part de groupuscules minoritaires». Il s’agit, explique Aminata Dicko, des groupes organisés avec une intention meurtrière qui agissent dans le seul but de faire avancer leurs agendas racistes et démagogues.
Comme ils sont arrivés, les jeunes des communautés Peulhs sont repartis dans le calme. Mais avant des prières ont été faites pour toutes les victimes de violence au Mali et en Afrique.
Mamadou TOGOLA