Encore une fois, le président du Congrès d’Initiative Démocratique (CNID-Faso Yiriwa Ton), Me Mountaga Tall a respecté la tradition. Il s’agit de la présentation des vœux à la presse, au cours de laquelle, le leader du parti du soleil levant échange avec les journalistes sur la vie de son parti et les sujets d’actualité. La crise au nord, Ebola, ‘’Charlie-hebdo’’ et l’affaire de surfacturations ont été les points saillants de cette cérémonie, aux allures d’une conférence de presse.
Pour la seizième année consécutive, la Maison de la presse accueilli le président du CNID Faso Yiriwaton, Me Mountaga Tall. Lequel pour la circonstance était accompagné des responsables de son parti, dont Amadou Baba Sy, l’ancien ministre des Mines et Moussa Diawara, l’ancien député de la Commune I.
Dans son discours, après avoir présenté ses vœux sincères à l’ensemble de la presse du Mali, le président du CNID, exprimera le soutien de son parti à toutes les politiques et initiatives tendant à améliorer les conditions de vie et de travail des hommes et femmes de presse et à renforcer la liberté de presse. Et, à ses dires, en raison du rôle combien important que joue la presse dans la consolidation de la démocratie et de la paix dans notre pays.
« A cet égard, comment ne pas regretter la chute du Mali de la 99ème à la 122ème place à l’édition 2014 du classement mondial de la liberté de la presse de Reporters sans frontières » déplorera Me Tall, avant d’ajouter que cette chute est en rapport direct avec la crise au Nord de notre pays. Car, dans un contexte de crise, les médias sont des objectifs et des cibles stratégiques pour les groupes ou individus qui tentent de contrôler l’information en violation des garanties apportées par les textes internationaux.
« Au delà des vœux réciproques, la présente cérémonie, nous donne l’occasion, comme par le passé, d’échanger sur les questions importantes qui ont agité notre pays pendant l’année écoulée et d’envisager le futur », une entrée trouvée par le président du CNID pour aborder les questions d’actualité.
D’abord, la question brûlante de « Charlie Hebdo » en France. A ce sujet, Me Tall indiquera que la position du CNID-FYT est très claire. « Nous condamnons sans équivoque la violence et la terreur. Et ceux qui ont commis des meurtres barbares ont sans aucun doute porté un coup à la liberté, à la presse mais aussi à l’Islam et aux musulmans ».
Dans cette optique, le CNID Faso Yiriwa Ton par la voix de son président, salue la participation du Président de la République à la grande marche contre le terrorisme de Paris. Toute chose qui n’empêchera pas le parti du soleil levant de condamner les caricatures du Prophète. A ce sujet, Me Mountaga Tall dira : « nous ne confondons pas le satyre qui contribue puissamment à une prise de conscience politique et sociale et la pseudo-satire qui, au contraire, favorise le cynisme et l’intolérance ».
Ensuite, le premier responsable du CNID touchera du doigt, l’effet de psychose propagé par la propagation du virus à fièvre Ebola dans notre pays en 2014.
« Dieu merci, à la date d’aujourdhui, cette maladie a été éradiquée de notre pays. C’est le lieu de saluer la rigueur et la transparence dont nos autorités ont fait preuve depuis que cette maladie a été déclarée » dira Me Tall, tout en renouvelant les mêmes salutations à l’endroit du peuple malien tout entier pour la mobilisation générale dont il a fait montre, ainsi que les hommes et les femmes de média, pour leur implication totale dans la lutte contre cette terrible maladie.
Une dynamique positive dans la gouvernance actuelle
Comme on pouvait s’y attendre, Me Tall, au cours de cette sortie médiatique a évoqué les questions brûlantes de l’heure, avant de donner la lecture sans équivoque de son parti.
Sur le bilan qu’il peut faire des 16 mois de règne d’IBK, Mountaga Tall a été on ne peut plus clair. A l’en croire quatre facteurs ne permettent pas de faire une lisibilité complète sur le bilan du Président IBK. Notamment, les retombées de son franc succès aux élections présidentielles. « Avec un score de plus de 70% à l’issue de son élection, IBK apparait comme la solution de tous les problèmes et dans l’immédiat. Dans un tel contexte, les attentes sont illimitées », estime Me Tall. Qui a rappelé que le pays vient de loin avec les sanctions des partenaires financiers découlant du putsch de 2012 et de la crise économique générale. A ces trois facteurs, Me Tall ajoute les failles dans la gouvernance, dont les conséquences de l’affaire des surfacturations.
Dans la même foulée, le président estime que notre pays a payé un lourd tribut depuis le déclenchement de la crise du Nord. « Ces derniers jours ont été particulièrement meurtriers en raison de l’irresponsabilité et des crimes crapuleux de certains groupes armés. Nous voudrons ici, dénoncer ces criminels qui font tout pour saboter le processus d’Alger et aussi présenter les condoléances du CNID-FYT aux familles des victimes » a indiqué Me Tall avant de de souhaiter un prompt rétablissement à un digne fils du Mali, le Général Ould Meydou, victime, selon lui, d’une lâche tentative d’assassinat.
Par rapport aux pourparlers d’Alger, Me Tall regrette le fait que certains de nos compatriotes aient confondus la position du Mali avec le projet d’accord élaboré par la médiation. « Or ce dernier, comme son nom l’indique, n’est qu’un projet et comme tel, il est soumis aux observations des parties prenantes au processus de paix » précise-t-il.
Pour ce qui est de l’organisation d’un autre forum, le leader du CNID a répondu par une interrogation légitime : « Est-il encore nécessaire d’organiser un forum sur une question sur laquelle des concertations, avec tous les acteurs ont été déjà menées ? » Pour lui, Le Haut représentant du Président de la République a plusieurs reprises discuté avec la classe politique et la société civile. Au cours desquelles rencontres, chacun, a eu l’occasion de donner son point de vue, de faire ses analyses et d’enrichir le débat.
En ce qui concerne la question de l’avion de commandement et des équipements militaires, des sujets ayant occupé les médias au cours de l’année 2014. Pour Mountaga Tall, personne ne peut contester la nécessité d’équiper nos forces de défense et de sécurité. De même que la volonté d’acquérir un avion de commandement, qui ne peut être en soi condamnable. Et de dire que certes il ya eu des faiblesses dans le processus, mais le gouvernement a parfaitement collaboré avec les partenaires techniques et financiers et a joué entièrement la carte de la transparence. Mieux, selon lui, « tous les documents nécessaires ont été mis à la disposition des organes internes de contrôle et de vérification et des partenaires techniques et financiers, toutes les personnes sollicitées invitées à donner toutes les informations nécessaires à la découverte de la vérité, la publication de tous les rapports concernant les dossiers y compris sur le site internet de la Primature et la mise en œuvre de toutes les recommandations. ». En outre, ajoute-t-il, la justice a été saisie et il lui appartient de se prononcer en toute indépendance. Pour lui, il n’y a plus suspicion en la matière, etant donné que les partenaires ont reconnu et salué la démarche amorcée et coopèrent pleinement avec notre pays aujourd’hui.
En somme, Me Tall conclura que malgré les difficultés de tous ordres, des efforts importants sont en cours en matière d’équipements, d’amélioration du cadre des affaires, de création d’emplois, d’agriculture, d’amélioration du cadre macroéconomique avec une croissance de plus de 5%. Que des difficultés demeurent, mais que nul n’a jamais soutenu que tous les problèmes seraient réglés en quelques mois.
Moustapha Diawara
source : tikan