L’ancien ministre Me Mohamed Aly Bathily ne mâche pas ses mots. «J’ai personnellement promis à IBK de ne jamais le trahir. Mais que s’il se hasardait à me trahir, je le combattrais jusqu’au bout de mes souffles. C’est pourquoi je voulais démissionner du gouvernement. Mais c’est Haïdara qui m’a supplié», révèle-t-il à Fanafiékoro.
En marge de la cérémonie d’investiture du candidat des Associations pour le Mali (APM), l’ancien ministre Me Mohamed Aly Bathily a fait un survol sur son passage dans les différents gouvernements du président de la République Ibrahim Boubacar Keita et les raisons de son éjection de l’équipe gouvernementale.
Selon lui, le climat a été pollué entre lui et le président de la République suite à un conflit de compétences avec le ministre de l’Economie et des Finances. «Dans un décret, le président de la République, Ibrahim Boubacar Keita, a transféré les compétences de la direction des domaines aux services des finances. C’est dire que les travaux techniques seulement devraient avoir lieu dans mon département, mais les questions financières et les conditions devraient se discuter ailleurs…» En d’autres termes, expliquera-t-il plus loin, quand le ministère des finances envoie des gens pour prendre les dimensions des parcelles, ils peuvent manipuler les données géographiques comme bon leur semble.
«…Je pensais que le président de la République allait m’aider à finaliser ce qui avait déjà été fait pour le progrès du pays. Mais il avait un autre plan. Je lui ai fait savoir que je ne travaillerais jamais dans ces conditions. Dès lors, les émissaires ont entrepris des démarches pour me faire revenir sur ma décision. Les députés en première ligne. Mais j’ai repoussé les députés. À leur suite, Ousmane Madani Haïdara de Banconi est venu me demander de revenir sur ma décision pour l’amour de Dieu et du pays. J’ai accepté et j’ai parlé avec le président le même soir. Je lui ai rappelé que j’avais tout fait lors de la campagne électorale pour qu’il soit élu président de la République. Et je lui ai dit que je n’accepte pas la trahison. Auquel cas, je le combattrais jusqu’au bout de mes souffles…», révèle l’ex-collaborateur du président IBK.
Et d’ajouter : «Il m’a répondu, frère, j’ai entendu mais je n’avais pas compris ; rentre dans le gouvernement et je vais te donner tous les pouvoirs pour que tu puisses travailler. Et je suis rentré dans le gouvernement. Après, le budget alloué à mon ministère a été bloqué. C’est cela qui se passe dans ce pays…».
Zan Diarra
Source: Soleil Hebdo