Des milliers de Marocains se déplacent pour participer à un festival dans lequel la religion est bafouée. En effet, chaque année à Meknès a lieu le festival Sidi Ali, lieu de rencontre de pseudo fidèles venant vénérer des figures datant du XVIIe siècle à vertu soit disant magique.
Ils y invoquent aussi Lala Aicha, fille présumée du roi du Soudan, qualifiée de reine de génie, qui serait dotée de pouvoirs surnaturels.
C’est une véritable croyance que beaucoup de marocains ont pour ces esprits maléfiques, leurs vouant un véritable culte. Il s’agit d’effectuer un pèlerinage comme les monothéistes effectuent le pèlerinage lorsqu’ils se rendent à la Mecque.
Actes de sorcellerie, sacrifices d’animaux, danseurs en transe : le spectacle est parfois des plus terrifiants.
Un taureau, des coqs noirs et de boucs sont sacrifiés durant cette cérémonie “afin de permettre aux génies de boire (leur) sang. C’est une manière d’apaiser les esprits” explique le sociologue Aziz Hlaoua.
Les pèlerins allument des bougies dans la grotte de Lalla Aïcha, afin d’implorer son aide.
Le soir, des fidèles convergent en nombre pour une séance de méditation. Après des heures de chants, un homme se met soudainement à secouer violemment la tête avant de s’effondrer au sol, en transe.
Avec le temps, nombre de pèlerins ont aussi pris pour habitude de consulter des voyantes qui, en échange de quelques pièces, sont censées aider à trouver l’amour ou briser un sort.
Les esprits revêtent une grande importance au Maroc, et pas seulement dans les milieux pauvres et peu éduqués. Une étude réalisée en 2012 par le “Pew Research center”, un groupe d’experts américains, est venu rappeler la persistance des croyances populaires au Maroc. La sorcellerie et le culte à un autre que Dieu font partie intégrante de la vie du marocain moyen au travers de ce type d’évènements.
Tout ceci évidemment avec l’aval de sa Majesté le Roi. Le soufisme est une version mystique de l’islam apparue au VIIIe siècle et fortement imprégnée de rites et incantations, il connaît un renouveau sous le règne de Mohammed VI, selon ce sociologue.
Le roi a lui-même donné le signal d’ une plus grande ouverture aux confréries soufies en nommant au poste de ministre des Affaires religieuses en 2002 Ahmed Toufiq, un proche du soufisme laissant ainsi la possibilité à ce type d’actes de se développer.
Au dernier jour du festival, des milliers de fidèles ont ainsi participé à la procession et au sacrifice du taureau offert, comme chaque année, par le souverain.
Promotionné donc par le Roi, ce type d’évènement rappelant la période préislamique ne risque pas de cesser…
Source: Islam & Info