Aujourd’hui, au Mali, la problématique du mariage et du divorce se pose avec acuité dans toutes les couches de notre société. Elle provoque de jour en jour de vives controverses entre époux, épouses et familles. La plupart des jugements dans les tribunaux sont relatifs à ce type de conflits.
La rédaction de «Les Echos du Parlement» a donc décidé d’approcher qui de droit pour mieux édifier ses lecteurs. Elle a rencontré Me Ladji Diakité, Avocat à la Cour, El Hadj Mahamadou Haidara, Imam de la mosquée du vendredi d’Hamdallaye et le Pasteur Ruben Coulibaly.
Selon Me Diakité, «le mariage est l’union de deux personnes de sexes differents, ayant en vue de s’établir en foyer et d’assurer le plein épanouissement des enfants qui seront issus de ce mariage». Mais il y a des prohibitions pour éviter les mariages entre proches. Les futurs époux doivent avoir l’âge requis, 18 ans, pour contracter un mariage et le consentement de chacun des époux est requis, pour éviter les mariages forcés.
Quant au divorce, Il est régi par les articles 352 et suivants du Code des personnes et de la famille (CPF). L’article 352 admet deux sortes de divorces : le Divorce pour faute et le Divorce par consentement mutuel (article 337 et suivants).
Pour El Hadj Mahamadou Haidara, selon le Coran, «le mariage est une exigence de la religion. Dieu a d’abord mis au monde Adam, puis Hawa. Lorsqu’Adam a tenté de toucher à Hawa, il fut contraint par les anges, au motif qu’il n’avait pas avancé de dot. Après la célébration de leur mariage ,100 000 personnes sont venues au monde avant qu’Adam ne meure. Ensuite, le Prophète Mahomet a exigé le mariage dans la Sounna (ce qui était prédit). Le refus de se marier est condamné par notre religion».
El Hadj Haidara citera que, parmi les prescriptions, il y a d’abord le consentement du père de la jeune fille qui n’a jamais contracté de mariage, pour que le mariage soit. L’absence de versement de la dot est un interdit à la célébration du mariage. Pour l’Islam, le mariage commence dès qu’il y a consentement du père de la fille et promesse de dot. L’enfant qui en est considéré un comme enfant légitime.
La religion musulmane fixe aussi certaines obligations, à la charge de l’un quelconque des futurs conjoints, telles que les obligations alimentaires pour le mari envers sa femme (nourriture, soins médicaux, habillement, logement), ou celle pour la femme d’obéir à son époux. Le non respect de ces obligations entraine le divorce.
Dans le chapitre II de la Bible (Genèse 18-24) qui parle de la genèse du monde et de l’idée du mariage entre Adam et Eve, selon le Pasteur Ruben Coulibaly, le Créateur dit «L’homme doit se multiplier et remplir la terre ». Il a aussi dit que l’homme ne doit pas rester seul. Dieu, en demandant à l’homme de procréer, a jugé que la solitude n’est pas dans sa nature. «La Bible nous enseigne que l’homme ne doit pas rester seul» a précisé le Pasteur Coulibaly, ajoutant que le Seigneur a adjoint, en lui ôtant une côte une femme, Eve, à sa créature, Adam. D’où l’importance du mariage. Car le mariage n’est pas une invention scientifique.
Dans Matthieu, chapitre 19, aliéna 3-6, la Bible parle de la provocation des Pharisiens, au temps de Jésus Christ. Ces gens ne suivaient pas les enseignements de la Bible. Les Chrétiens pratiquants considèrent que le divorce est abominable. Car, «ce que Dieu a unit, personne n’est autorisé à le séparer». Le mariage dure toute la vie et n’est terminé qu’en cas de décès d’un des époux.
Amadou Camara et Adama Bamba