La marche du 08 juin 2018, organisée par la coalition pour l’alternance et le changement fut incontestablement un succès. Elle fut le contraire de celle du 02 juin, pas une seule Grenade lacrymogène ne fut utilisée, aucun blessé ne fut à déplorer et aucune dégradation ne fut constatée, malgré la présence de plusieurs milliers de personnes dans les rues de Bamako.
Les principaux leaders de l’opposition étaient présents pour attirer l’attention des autorités, sur trois principales revendications, l’organisation d’élections libres et transparentes, légal accès aux médias d’Etat et les défis sociaux comme l’accès à l’eau et à l’électricité.
La figure de proue de la marche du 02 juin, à savoir l’ancien ministre de l’économie et des finances et candidat à la prochaine élection présidentielle, Mamadou Igor Diarra fut, dès son arrivée, acclamé par une foule en liesse, qui s’est sans doute souvenu de son engagement en faveur des personnes blessés lors de la précédente marche.
L’homme multiplia rapidement les interviews pour dénoncer ce qu’il n’a jamais cessé de réclamer, d’ailleurs, force est de reconnaître qu’il fut le premier à pointer du doigt ce qui semble désormais être les principales demandes de l’opposition.
En effet, dès le mois de mars, l’ancien ministre dénonçait l’absence de transparence dans le processus de l’organisation des élections, il exprimait ses inquiétudes par rapport à quatre défis majeurs :
Le défi financier, à savoir la nécessité de présenter un budget cohérent et sérieux.
Le défi sécuritaire, il ne cessa de questionner sur la possibilité de sécuriser 800 000 km², soit 75% du territoire malien en moins de quatre mois ?
Le défi logistique, la nécessité de faire un point sur les matériels commandés et leur disponibilité.
Et enfin, le défi administratif, faire un état des lieux de la préparation des agents étatiques et de la disponibilité du personnel.
Il dénonça également, le verrouillage de la chaîne publique nationale, car même son livre (C’est possible au Mali) ne fut jamais présenté sur ladite chaîne.
Et pour terminer, en tant qu’ancien ministre de l’énergie et de l’eau, il s’est constamment dit choqué par les délestages et par la pénurie d’eau dans le pays, malgré d’importants financements.
En prenant la parole lors de la marche du 08 juin, Mamadou Igor Diarra, marqua les esprits, en commençant par remercier les forces de l’ordre, qui pourtant une semaine auparavant, étaient à l’origine de ses quelques blessures. Par ce geste, il démontra sa capacité à dépasser les clivages pour permettre la réalisation d’un Mali meilleur.
Son acclamation constant par la foule, lui conféra une certaine légitimité populaire, un élément essentiel pour bâtir une stature politique qui est indispensable pour le désormais candidat qu’il est.
Il est certain qu’en seulement quelques mois, l’homme a su au gré des évènements se forger une bonne réputation, celle d’un humaniste, qui vient s’ajouter à sa réputation de gestionnaire intègre et rigoureux.
Correspondance particulière
Source: Le Pays