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Manuscrits anciens de Tombouctou : APRÈS LE SAUVETAGE, LA SAUVEGARDE DURABLE

La CIMAM ambitionne de valoriser davantage un patrimoine qui est de fait celui de l’humanité entière

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Certains des effets de la grave crise politico-sécuritaire qui avait touché notre pays s’estompent progressivement. Au nombre des embellies figure la disparition des menaces qui pesaient sur la sauvegarde des manuscrits anciens de Tombouctou. Il faudrait certainement rappeler que la plus grande partie de ceux-ci avait pu grâce au courage des communautés et des bonnes volontés être soustraite à la destruction à laquelle les destinaient les djihadistes et transportée jusqu’à Bamako. Cependant environ 4200 d’entre eux ont été quand même détruits ou volés. Aujourd’hui, les spécialistes se projettent sur l’avenir et la Conférence internationale sur les manuscrits anciens du Mali (CIMAM), ouverte hier au CICB, examine les enjeux de la préservation durable de ces trésors documentaires. Organisée par le bureau UNESCO à Bamako, le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique et l’Institut des hautes études et des recherches islamiques Ahmed Baba de Tombouctou (IHERI/ABT), elle est intitulée  « Les manuscrits anciens face aux défis de l’heure ».
La cérémonie d’ouverture présidée par Me Mountaga Tall, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, s’est déroulée en présence notamment de Mme N’Diaye Ramatoulaye Diallo, ministre de la Culture, de l’Artisanat et du Tourisme, de Lazare Eloundou, le représentant de l’UNESCO au Mali, David Gressly, le Coordinateur résident du système des Nations unies et de Richard Zinke, le représentant de l’Union européenne.
Les manuscrits anciens constituent une partie considérable du patrimoine culturel non seulement du Mali, mais aussi de l’Afrique et du reste du monde, a rappelé Me Mountaga Tall. Les 400 000 manuscrits recensés dans notre pays représente, selon le ministre, un précieux trésor que nos prédécesseurs nous ont légué au fil des siècles et dont nous devons assurer la conservation afin qu’il puisse également bénéficier aux générations futures. L’objectif fixé à la Conférence est de créer un cadre d’échanges entre les acteurs impliqués afin d’aboutir à une plateforme en vue d’une meilleure conservation et exploitation scientifique des manuscrits anciens. Il faut aussi arriver à une compréhension cohérente des défis auxquels les manuscrits de Tombouctou font face et à des propositions de pistes de réflexion en faveur d’une conservation et d’une exploitation durable à court, moyen et long termes.
Le ministre Tall a également rappelé que la valorisation du patrimoine écrit du Mali a toujours été une préoccupation des différents gouvernements, de l’indépendance jusqu’à nos jours. En témoigne tout particulièrement l’IHERI/ABT,* héritier du Centre pour la documentation et la recherche Ahmed Baba (CEDRAB) créé il y a plus d’une quarantaine d’années pour répondre aux besoins de prospection, de collecte et de conservation des manuscrits anciens sur l’ensemble du territoire. L’Institut abrite aujourd’hui environ 40 000 manuscrits et travaille quotidiennement à leur préservation grâce aux ressources fournies par l’ l’Etat et aux appuis divers apportés par de nombreux partenaires comme l’UNESCO, l’ISESCO, la Norvège, le Grand Duché du Luxembourg, l’Arabie Saoudite ou l’Afrique du sud.
LE COURAGE DES COMMUNAUTÉS. La directrice générale de l’UNESCO dont le message a été lu à l’ouverture par Lazare Eloundou, a rappelé que Tombouctou, source d’une histoire dont nous sommes tous fiers pour l’Afrique et pour le monde, est bien davantage qu’une ville. C’est un point de repère, un phare culturel qui évoque les millénaires de sagesse islamique. En visitant Tombouctou en février 2013 avec le président François Hollande, Mme Irina Bokova dit avoir été bouleversée de constater les terribles dégâts causés par les groupes armés sur le patrimoine culturel. L’UNESCO a donc pris l’engagement de protéger et de reconstruire ce qui a été brisé, d’accompagner notre peuple dans la sauvegarde d’un patrimoine qui est autant malien que mondial. L’Organisation s’est engagée à réhabiliter les trois mosquées endommagées et les 14 mausolées rasés ainsi qu’à sauvegarder l’exceptionnel patrimoine documentaire encore inexploité que sont ses manuscrits anciens.
« Les crimes contre la culture, l’autodafé des livres et des manuscrits portent la trace de la pire des agressions contre la dignité humaine et les valeurs qui nous rassemblent », indique Irina Bokova. C’est pourquoi l’UNESCO s’est portée aux côtés du Mali afin de l’aider à mobiliser la communauté internationale pour reconstruire les mausolées et sauvegarder les manuscrits qui ont pu être exfiltrés grâce au courage héroïque des communautés. Elle a salué la forte mobilisation de l’ensemble des partenaires grâce auxquels il a été possible de fournir les premiers équipements de conservation physique et de numérisation des manuscrits anciens, l’IHERI/TAB et à l’ONG SAVAMA-DCI. La directrice de l’UNESCO a estimé que la conférence de Bamako est une opportunité de franchir une nouvelle étape de la renaissance culturelle du Mali, et de permettre aux familles qui possèdent les manuscrits, aux experts maliens, aux experts internationaux, de mettre en commun leur vision et leur réflexion, pour bâtir ensemble une stratégie efficace pour la sauvegarde durable de ces trésors.
La protection des manuscrits anciens en tant que bien culturel menacé est aussi un devoir pour tous les Etats de la sous-région du Sahel qui doivent oeuvrer ensemble à cet objectif. C’est pourquoi le coordinateur du système des Nations unies au Mali a rappelé que la MINUSMA et l’UNESCO ont tenu à ce que la Stratégie intégrée des Nations unies pour le Sahel propose dans son volet relatif à la sécurité d’améliorer la coordination entre les Etats concernés pour lutter contre le trafic illicite des biens culturels et pour protéger les manuscrits anciens du Mali.
Il faut rappeler que l’organisation de la CIMAM, financée par la Norvège à travers l’UNESCO, est le fruit du projet Aide d’urgence pour la sauvegarde et la conservation des manuscrits historiques du Mali, avec le Mali comme bénéficiaire.

Y. DOUMBIA

source : L Essor

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