L’onde de choc provoquée par la mort de George Floyd aux Etats-Unis a continué de se propager ce week-end en France où plus de 23 000 manifestants ont dénoncé samedi les violences policières et réclamé « justice pour tous ». Des manifestations suivies de très près par l’Elysée, même si le président Macron et le Premier ministre Philippe sont restés discrets tout ce week-end, un silence qui traduit l’embarras de l’exécutif.
Aucune intervention, pas de communiqué pas même un tweet, un silence « assourdissant » selon la droite, dans lequel se sont en tous cas bruyamment engouffrés les oppositions. « Pour quelqu’un qui a une parole sur tout et n’importe quoi, là sur un sujet majeur le président n’aurait rien à dire ? » s’est ainsi interrogé l’écologiste Julien Bayou.
« Il vaudrait mieux qu’il prenne la parole » sur le racisme présumé dans la police plutôt que « pour vendre des voitures » en se rendant chez Renault, a attaqué de son côté le chef des insoumis Jean-Luc Mélenchon, alors que le patron des Républicains Christian Jacob réclamait lui un soutien à la police : « J’avoue que je ne comprends pas qu’un président de la République puisse se taire. On a vu Jacques Chirac quitter un stade de foot lorsque La Marseillaise était sifflée ; là, notre police humiliée, insultée, pas un mot du président, pas un mot du Premier ministre. »
Un silence présidentiel qui traduit tout l’embarras de l’exécutif, sur une ligne de crête explique un député de la majorité « entre l’écoute nécessaire de la jeunesse qui manifeste et le soutien qu’il ne saurait renier à la police tout en condamnant les violences individuelles ».
Pas facile, mais « il ne faudrait pas que le président tarde trop à prendre la parole », estime de son côté un ministre qui dit craindre « une situation possiblement inflammable ».
RFI