De conférences de presse en meeting, l’arme de l’opposition pour faire entendre son indignation -consécutivement à la proclamation des résultats définitifs – est désormais de prendre les rues de Bamako chaque Samedi. Et elle ne manque pas l’occasion de traiter le président de la République, qui demeure une institution de même que son Premier ministre et la présidente de la Cour constitutionnelle – de tous les péchés d’Israël.
C’est pour les soutenir et réclamer l’arrêt immédiat de ces sorties gênantes qu’une frange de la société civile a décidé de prendre à son tour d’assaut les rues de Bamako, hier dimanche, 2 septembre. Co-organisée par le Conseil national de la jeunesse du Mali et la Coalition des jeunes patriotes et républicains, cette contre-marche qui ne dit pas son nom a mobilisé des religieux comme Chouala Bayaya Haidara et Maki Bah, des activistes comme l’animateur-radio et ex-compagnon de lutte de Ras Bath, Abdoul Niang, etc. L’honorable Karim Keita, nom moins fils du président IBK, était également de la partie en même temps que des femmes des camps militaires de Kati, de Djikoroni Para, du Génie militaire, de la Garde nationale, de la Gendarmerie et de la Police nationale, qui sont massivement sorties pour féliciter président fraîchement élu et lui exprimer leur soutien.
Le président du Conseil national de la jeunesse du Mali, Souleymane Satigui Sidibé, dans une brève intervention, a mis en garde contre «un coup de l’état, contre une transition et contre un partage de gâteau». Et de soutenir, en adressant à la communauté internationale, que le président de la République a été réélu par une majorité silencieuse du peuple malien. «Nous n’acceptons pas qu’on insulte nos institutions», a-t-il lancé, avant qu’Abdoul Niang ne galvanise la liesse en scandant des slogans qui magnifient IBK au détriment de ses adversaires.
Quant au maire de Kita, Mamadou Dembélé, il a rappelé l’énorme avance d’IBK sur Soumaila Cissé dans sa contrée en mentionnant que dans les 33 communes du cercle de Kita, le candidat de l’URD n’a remporté aucun bureau. Ainsi, au nom de la paix et de la stabilité du pays, M. Dembélé demande néanmoins aux deux finalistes de «se donner la main pour faire avancer le Mali ».
A signaler que même si les manifestants sont estimables à des milliers de personnes, la société civile du moins et la jeunesse acquise à la cause d’IBK n’ont manifestement pas drainé dans les proportions de l’opposition. Et dire que l’organisation et la communication laissaient également à désirer.
Amidou Keita
Le Témoin