Après la sortie du président du CNT sur la mise en place d’un collectif agissant au nom du CNT, les membres de ce groupe ont riposté à leur tour. Nous assistons maintenant à une sorte de confrontation entre l’autorité du CNT et certains conseillers.
Aujourd’hui, au sein du CNT, l’on constate une atmosphère intenable. Certains membres du conseil ont montré leur divergence par rapport à la vision du président de l’institution. De ce fait, un supposé collectif du CNT qui se dit être contre les ingérences de la France au Mali surtout en matière de coopération militaire, dont le ressort dépend à la vision du président de la transition, annonce une manifestation à venir. Ses membres entendent mobiliser la population pour un sursaut national le 29 octobre prochain sur le boulevard de l’indépendance alors que le président de la transition a lui-même été clair sur la position du Mali envers les engagements internationaux. Leur intervention n’est que source de propagande pour envenimer la situation entre le Mali et la France. Sinon, les deux autorités continuent à travailler main dans la main malgré la surchauffe des relations en raison d’une supposée venue d’une société militaire privée russe au Mali, avec lequel, officiellement, le gouvernement n’a rien signé. Récemment, une vidéo d’un membre du CMA, membre du CNT, a circulé sur les réseaux sociaux. Cet honorable est en train d’appeler au sursaut national contre l’ingérence française au Mali, et qui est même allé plus loin sur la coopération militaire.
Cette situation au sein du CNT risque de compliquer l’engagement du gouvernement à regagner la confiance vis-à-vis des institutions internationales. Sur le terrain, nos soldats et l’armée française continuent de travailler ensemble dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. La tendance nouvelle de propagande de certains membres du CNT ne fera qu’augmenter le sentiment anti-français que le PM avait démenti sur la tribune de l’ONU. Pour le moment, notre pays n’a pas besoin de cela, il ne doit rechercher que la stabilité à l’intérieur du pays. Ce n’est pas avec les propagandes qu’on pourrait arriver au bout du terrorisme. Le CNT n’a pas vocation à prendre part à ce genre de manifestations, surtout sur le plan politique. La sortie du vendredi prochain du mouvement « Yerewolo ton » serait ainsi un moyen de rendre encore plus difficile les relations internationales du pays.
Lansine Coulibaly
Source : LE COMBAT