La jeunesse de Sevaré ne s’est pas encore désarmée contre les forces étrangères dont elle demande le départ. Le samedi dernier, des jeunes ont, à travers une manifestation, vandalisé une cinquantaine de conteneurs remplis de matériels, dont neuf (09) incendiés à moitié, deux (02) véhicules de la MINUSMA incendiés, selon le communiqué du Gouvernement de la République du Mali.
La jeunesse de Sevaré semble être prête à tout pour faire partir la Minusma et la Barkhane de sa localité. Depuis les attaques de Boulkessi et Mondoro, elle dénonce ce qu’elle appelle « l’inertie » de ces forces étrangères face à la situation sécuritaire dans le centre du Mali et demande leur départ. Après la marche du mercredi 09 octobre 2019, une autre manifestation a été organisée le samedi dernier pour le même objectif : le départ des forces étrangères. Contrairement à celle du mercredi, la manifestation du samedi a dégénéré et conduit à la vandalisation du camp de la MINUSMA. Des jeunes en colère ont saccagé des conteneurs, incendié des véhicules de la Minusma. Le bilan provisoire de cet incident est, selon le gouvernement du Mali, une cinquantaine de conteneurs remplis de matériels vandalisés, dont neuf (09) incendiés à moitié, deux (02) véhicules de la MINUSMA incendiés. « Il n’y a pas eu de perte en vie humaine ni de blessé », a précisé le Gouvernement du Mali dans son communiqué publié quelques heures après l’incident.
Selon une source locale, les manifestants, en majorité des enfants, ont d’abord commencé par des jets de pierres en direction des casques bleus postés, qui ont aussi répliqué à travers des jets de gaz lacrymogènes. Selon notre interlocuteur à Sevaré, le personnel civil du camp de la MINUSMA serait retranché à l’autre camp des Nations Unies contigu à l’aéroport de la ville au moment de la manifestation.
Suite à ces évènements tragique, le gouverneur de la région de Mopti, le general Abdoulaye Cissé a instauré un couvre-feu jusqu’au 20 octobre.
Il est important de rappeler que cette manifestation pour le départ des forces étrangères a commencé depuis le mercredi dernier par des jeunes qui dénoncent le « mutisme » de ces forces. Dans la même ville de Sevaré, des épouses de militaires se sont opposées au départ de leurs maris à Boulkessi. Elles ont barricadé l’entrée principale du camp de l’armée de Terre durant des heures. Cette manifestation des femmes a eu lieu pendant que le Premier ministre était en visite de deux jours dans la région.
Boureima Guindo
Source : Le Pays