Bamako, 11 août (AMAP) Sous la pluie, des milliers de personnes ont manifesté, mardi, à Bamako contre le régime du président malien, Ibrahim Boubacar Keita, à l’appel du Mouvement du 5 Juin-Rassemblement des Forces patriotiques (M5-RFP), à la Place de l’indépendance de Bamako, la capitale, a constaté l’AMAP.
Les leaders du mouvement de contestation réclament, pour certains, la démission du président de la République et, pour d’autres, le départ du Premier ministre, Dr Boubou Cissé. A ces demandes, il faut ajouter l’appel à la libération du chef de file de l’opposition, le député Soumaila Cissé, aux mains de ravisseurs depuis mars dernier. Les manifestants ont scandé des slogans hostiles sont et brandissaient des pancartes aux messages virulents contre le pouvoir.
Si ce rassemblement auquel participe l’imam Dicko et plusieurs chefs de partis politiques de l’opposition a suscité l’inquiétude et l’angoisse chez plusieurs habitants de Bamako, dans la matinée, aucun dérapage n’a été jusqu’à 17 heures alors que la manifestation a atteint son pic. La manifestation est encadrée par un dispositif impressionnant de sécurité.
Les scènes de violences meurtrières de la manifestation du 10 juillet dernier sont encore présent dans les esprits. Dans la matinée du mardi, la ville s’est réveillée sous une atmosphère rendue morose par la pluie matinale. Plusieurs activités semblent déjà paralysées dans la ville. Commerces et banques sont fermés.
Les forces de l’ordre ont été déployées pour sécuriser la ville notamment au niveau de certaines institutions de la République et principales artères de la ville. Du quartier de Djicoroni menant à Sébénikoro, en Commune IV, où se trouve la résidence privée du Chef de l’Etat, et au niveau de la Cité administrative, qui regroupe l’essentiel des ministères, un dispositif sécuritaire est installé.
En ville, plusieurs commerces n’ont pas ouvert et d’autres ont fermé tôt avant l’heure du rassemblement. Beaucoup de travailleurs ont préféré rester à la maison par crainte d’être une cible de manifestants incontrôlés. « C’est normal que les gens aient peur. Parce qu’on ne sait jamais comment ça se termine. On n’a pas oublié la fois dernière », déclare un habitant de Bamako.
Certains ont décidé de vaquer à leurs occupations dans la matinée, avant l’heure de la manifestation. C’est le cas de ce cadre d’une structure étatique. « Je suis venu me présenter au bureau avant l’heure indiquée. Après, je rentre à la maison», confie-t-il.
Cette mobilisation intervient en présence du médiateur de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), arrivé la veille à Bamako pour évaluer la mise en œuvre des recommandations formulées par la Conférence des chefs d’Etat de l’institution.
« Les aspects institutionnels sont déjà satisfaits », a indiqué le ministre de la Justice, Garde des Sceaux, Me Kassoum Tapo, après la prestation de serment des nouveaux juges de la Cour constitutionnelle et la nomination du président de la Cour suprême, la plus haute instance judiciaire du pays.
AC/TC/MD (AMAP)