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Manifestation contre le G5 Sahel à Badalabougou / Bilan : 37 blessés, 25 personnes interpellées… : */ Des policiers se livrent à des actes de vandalisme

Qui aurait pu imaginer un policier en maintien d’ordre prendre des cailloux pour briser les vitres des voitures stationnées dans la rue à Bamako? C’est pourtant ce qui s’est passé dans le quartier de Badalabougou où a eu lieu une manifestation contre l’installation du siège du G5 Sahel le 5 juillet 2019. La scène était en effet surréaliste.

Des policiers déchaînés ne se contentaient pas des gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants, ils se permettaient de frapper les civils jusque dans les domiciles. Ainsi, la police malienne a encore donné une image inquiétante des forces de l’ordre, le temps de cette manifestation. En attendant la réaction du gouvernement, beaucoup s’interrogent.

Un communiqué du directeur général de la police malienne reconnait tacitement les abus et promet des sanctions disciplinaires. « A partir de 15 heures, les jeunes de l’association « SIGUIDA LAKANA » et sympathisants de Badalabougou, hostiles à l’implantation du siège du G5 Sahel au Mess des Officiers, ont organisé une marche de protestation sur l’itinéraire Palais de la culture – Mess des Officiers, en lieu et place du meeting d’information initialement annoncé », souligne le communiqué.

Selon la police, ladite marche n’étant pas autorisée, elle a été dispersée par les forces de l’ordre qui étaient attaquées sur cinq fronts à coups de jets de pierres. « Cette manifestation est d’autant plus incompréhensible que le gouvernement a décidé, en Conseil des Ministres, de la délocalisation du siège du G5 Sahel », poursuit le communiqué.

La police a fait un bilan de 37 blessés ; 07 véhicules des forces de l’ordre endommagés ; 25 personnes interpellées. Suite à cette manifestation, indique le communiqué, la direction de la police nationale dit avoir constaté, dans une vidéo circulant sur les réseaux sociaux, des agents de l’ordre endommageant des véhicules d’autrui.

Le directeur général de la police a promis de rendre justice aux victimes d’abus de la part des policiers vandales. « La hiérarchie rappelle que le maintien de l’ordre est une école de tolérance. Cet acte regrettable de certains éléments des forces de l’ordre fait l’objet d’une enquête de l’Inspection de la Police Nationale. Ses auteurs seront identifiés et subiront toute la rigueur de la loi », rapporte le communiqué.

Ce n’est pourtant pas la première fois que la police malienne se fait remarquer par la violence outrancière et les abus contre la population. Il y a quelques jours, un véhicule de patrouille a provoqué un accident en poursuivant un motocycliste en pleine journée. En juin, l’opinion nationale avait été indignée par la vidéo d’un homme à la jambe fracturée à cause d’un autre véhicule de patrouille à Bamako.

Comment ne pas évoquer la scène hallucinante de pauvres civils désarmés obligés de se mettre à plat ventre dans en pleine journée à l’auto-gare de la Guinée? La centaine de personnes ainsi brutalisées en début d’année n’ont jamais su pourquoi elles ont été humiliées à quelques jets de pierre de la résidence du président de la République.

Au-delà des problèmes disciplinaires, la persistance de ces abus pose un problème lié à la nature de l’Etat. Il y a un fossé entre les forces de l’ordre et les citoyens, un fossé que le gouvernement semble négliger. On a vu le résultat au nord et au centre du pays. Aujourd’hui, les habitants de Bamako (y compris des opérateurs économiques) sont de plus en plus nombreux à affirmer leur confiance aux djihadistes plus qu’aux représentants de l’Etat.

Soumaila T. Diarra

SourceLerepublicainmali

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