Mamoutou Touré ” Bavieux “, candidat à la présidence de la Fédération malienne de football, à la fin de sa campagne électorale, était devant la presse le lundi 2 octobre 2017 pour faire le point de ses rencontres avec des ligues et des clubs de football et le camp de Salaha Baby (son challenger) et échanger avec les journalistes. Tenue à la Maison de la presse, cette conférence de presse s’est déroulée en présence des membres de l’Assemblée nationale dont l’Honorable Wally Diawara et beaucoup d’autres personnalités des clubs et des ligues de football. Et pour la circonstance, la grande salle de conférence de la Maison de la presse a refusé du monde venu soutenir le candidat ” Bavieux ” qui a été accueilli en fanfare au son des tam-tams par des supporteurs des clubs dont ceux du Réal (le club de prédilection de ” Bavieux “) qui étaient très nombreux à la cérémonie.
Entouré de son staff, Mamoutou Touré “Bavieux” dont le slogan de campagne est “Agir pour rebâtir” et qui, selon ses partisans, “est l’homme de la situation”, dira dans ses propos liminaires qu’après la validation de sa liste par la commission électorale, lui et son staff se sont attelés à la tâche pour faire connaître leur programme qui retrace les grands axes sur lesquels ils veulent, s’ils sont élus le 8 octobre, rebâtir le football avec leur projet pour le développement du football malien. A ses dires, un meilleur lendemain s’annonce devant eux pour asseoir autour du football malien un environnement sain permettant de sortir définitivement de la crise.
La main tendue de “Bavieux”
Après sa déclaration, Bavieux s’est prêté aux questions qui ont essentiellement tourné autour de sa stratégie de réconciliation du monde du football, ses premières activités après son élection, l’absence de Code électoral. Sur la réconciliation de la famille du football, le candidat “Bavieux” annoncera que le socle de son programme repose sur cette réconciliation nationale des acteurs du football. “A notre élection le 8 octobre prochain, notre première démarche sera d’aller vers nos frères de la liste de Salaha Baby. Nous continuerons à tendre la main à Salaha Baby et son staff. Nous ne sommes pas politiques car nous avons le souhait d’amener les acteurs du football à se retrouver. A notre élection, nous allons organiser un grand forum de rassemblement des acteurs du football”, a-t-il souhaité, avant d’appeler à ne pas politiser le football qui n’a que le “Fair-play” comme vocation.
Ensuite, il a rappelé qu’avant sa candidature, il a eu 6 rencontres avec le groupe de Salaha Baby en vue de fusionner les deux groupes et élaborer une liste consensuelle. Malheureusement, ce projet ne sera pas concrétisé à cause de l’annonce des candidatures des deux postulants. Dans le cadre de cette réconciliation, Bavieux révélera qu’il a aussi rencontré Tidiane Niambélé et M’Pa Sylla. “C’est pour dire que nous n’avons pas attendu notre candidature pour tenter la réconciliation avec l’autre camp. Mais si nous sommes élus le 8 octobre prochain, nous allons nous atteler à cette démarche de réconciliation qui sera notre première activité”, a-t-il souligné, avant de regretter le fait que leur désaccord a entraîné des mésententes au sein des journalistes, des supporteurs et d’autres groupes.
Sur la question relative à l’absence de Code électoral, il précisera que ce Code existe et qu’il est en vigueur depuis 2013, sous l’ancien président Feu Hammdoun Kolado Cissé. Sur ce sujet, l’ancien arbitre international Sidi Békaye Magassa ajoutera que c’est la Commission électorale qui a validé les listes de candidature et qu’il n’y a pas de problème de Code électoral.
Reconnaissance à Moussa
Konaté du COB
Quel remède pour la maladie du football malien ? Mamoutou Touré dit Bavieux répondra que les acteurs du football malien sont obligés d’aller ensemble. Il a rappelé que chaque fois que le peuple malien se réunit autour des Aigles, l’équipe nationale arrive toujours à faire des résultats. Il a espéré sur une élection apaisée le 8 octobre 2017. A ses dires, les acteurs du football peuvent aller à une élection apaisée et que les gagnants de cette élection ne seront que les acteurs des deux listes. A ce titre, il a rendu hommage à Moussa Konaté du Club olympique de Bamako (COB) qui demeure un acteur incontournable du football malien. Il reconnaîtra que personne ne peut faire le football malien sans Moussa Konaté. “Si nous gagnons le 8 octobre, nous ne pouvons pas marginaliser Moussa Konaté qui a tout donné au football malien. Notre première tâche à exécuter dans les six premiers mois sera la réconciliation pour que tous les acteurs du monde du football puissent se retrouver dans la grande famille. La 2e tâche sera le toilettage des textes qui contiennent des lacunes. En six mois, nous pouvons faire beaucoup de choses, mais avec l’accompagnement de tout le monde”, a-t-il préconisé. Il a insisté sur son souhait d’une élection transparente, apaisée. Il a prié le Bon Dieu pour que désormais les problèmes du football malien ne soient plus débattus en dehors du Mali. Il dira que durant sa campagne, il a eu le soutien des ligues et des clubs qui ont promis de l’accompagner. Il indiquera qu’il n’a fait aucune promesse durant sa campagne. Mais que son programme comporte des engagements comme la dotation des ligues régionales de sièges et leur intéressement financier sur les contrats et d’autres retombées financières. “Notre programme est notre engagement”, a-t-il lancé.
Le démenti de Bavieux : “Je ne suis pas le candidat du Comité exécutif sortant, ni d’Amadou Diakité, ni de l’Etat. Je suis le candidat du monde sportif malien”.
Indexé comme le candidat du Comité exécutif sortant, d’Amadou Diakité et de l’Etat, Mamoutou Touré démentira ces allégations. Il laissera entendre qu’il n’est le candidat de personne. “Je ne suis pas le candidat du Comité exécutif sortant, ni d’Amadou Diakité, ni de l’Etat. Je suis le candidat du monde sportif malien”, a-t-il précisé, avant de reconnaître qu’il a eu à rencontrer le ministre des Sports pour lui signifier qu’à son élection, il souhaiterait travailler avec ce Département.
“Agir pour rebâtir ” le slogan de Bavieux
A propos de son slogan “ Agir pour rebâtir “, il expliquera que ce slogan n’est pas fortuit. Il illustre leur ambition de résoudre très rapidement les difficultés du football malien à travers la réconciliation des acteurs. “C’est ensemble qu’on va rebâtir avec comme point de départ la réconciliation des acteurs car l’effet de complémentarité nous oblige à travailler avec tout le monde“, a-t-il souhaité, avant de solliciter la compréhension, l’indulgence des uns et des autres.
Siaka DOUMBIA
Quand le parcours de l’homme parle
Il est très difficile de berner son entourage par son parcours. Celui de Mamoutou Touré dit Bavieux, en tant que dirigeant, administrateur de football est tellement riche que sa candidature pour la présidence de la Femafoot est venue à point nommé parce qu’elle consiste à consolider les acquis.
Diplômé de l’Université de Berlin, en Allemagne, où ses études furent sanctionnées par un master, Mamaoutou Touré dit Bavieux, Inspecteur des Finances de son état, est un pur produit de l’Administration malienne. Depuis son recrutement dans la Fonction publique, il n’a travaillé qu’à l’Assemblée nationale. Sa carrière à ce niveau débute en 1984, quand on lui confia la gestion du Service matériel et transport. Sa compétence, sa rigueur et sa loyauté le propulsent respectivement aux postes de chef de section et de division. Après des séminaires de formation à l’extérieur (Canada -France – Belgique-Dakar – Burkina Faso), il est nommé directeur adjoint des Services administratifs et financiers. Il en est aujourd’hui le premier responsable.
Dirigeant, administrateur, Mamoutou Touré dit Bavieux a cultivé en soi la passion du football. Entre 1989 et 1991, il occupa les postes de secrétaire administratif et de secrétaire général à l’As Réal de Bamako. Un an après, soucieux de l’atteinte de ses objectifs, il intègre la ligue et occupe la vice-présidence de la Commission des finances de 1992 à 1993. La même année, il monte de grade en héritant de la Commission régionale des arbitres. Son entrée à la Fédération malienne de football (Femafoot) en 1994, comme président de la Commission du football féminin a consacré son ascension : successivement il occupa les postes de président de la Commission des programmes de 1994 à 2000, la vice-présidence de la Commission technique de 1994 à 2002.
Nul n’est sans savoir que la politique de jeunes construit un bel avenir pour bâtir une équipe compétitive dans le temps. Cette réalité notoire convainc le président de la Femafoot, Tidiane Niambélé, à désigner Bavieux pour conduire les destinées de la Commission des jeunes.
Avec l’élection de Hamadoun Kola Cissé en 2005, comme président de la Fédération, Mamoutou Touré dit Bavieux et ses compagnons préparent leur retour dans la légalité. Travailleur convaincu, administrateur de football dévoué et loyal, il signe son retour à la Fédération où Boubacar Baba Diarra lui confie les reines de la Commission centrale du football professionnel, avant d’occuper le poste de premier vice-président. La même année, il fait son entrée dans la Commission Marketing et T.V de la Confédération Africaine de Football (CAF). Déjà, depuis 2012, il est commissaire de matches de la CAF.
Dans le contexte post crise du football malien, où la réconciliation et la réunification de la famille du football malien demeurent la seule arme pour donner un second souffle à notre football, l’expérience de Mamoutou Touré dit Bavieux fait de lui, incontestablement, l’homme de la situation.
Alou Badra HAÏDARA
CANDIDAT RéCALé PAR LA COMMISSION éLECTORALE
Habbah Bah déclare que Bavieux est l’homme de la situation
Habbah Bah est un jeune policier ambitieux qui avait décidé de briguer la présidence de la Fémafoot. Pour la circonstance, il avait un programme bâti sur la réconciliation et le financement de notre football. Malheureusement pour lui, il fait partie des neufs candidats recalés par la commission électorale dirigée par Dioncounda Samabali. Une décision qu’il a prise avec philosophie, même s’il avait des arguments pour engager une procédure de recours. Mais il s’est abstenu de contester et d’éviter ainsi un bras de fer judiciaire qui risquerait de déboucher sur une nouvelle crise. Ce qui serait contraire à son ambition qui est d’apporter son soutien au football malien. En effet, loin de lui l’idée d’entraver le développement du football par des actions inutiles.
Dans sa résignation, il a attendu l’ouverture de la campagne électorale pour la présidence de la Fémafoot afin d’analyser le programme proposé par les deux candidats retenus : Mamaoutou Touré dit Bavieux et Salah Baby. Par le pur hasard, son programme est presque identique à celui de Bavieux donc la raison est toute trouvée pour le soutenir. C’est pourquoi il a rencontré le candidat de la consolidation des acquis, l’homme qui s’est engagé à réconcilier la famille du football, au lieu de se lancer dans des diatribes. C’est à dire Mamoutou Touré dit Bavieux.
En effet, Habbah Bah a beaucoup échangé avec le candidat Bavieux sur les différents axes de projet de société et a été convaincu de la justesse des propositions de Bavieux et les deux ont promis de rester en contact pour des lendemains meilleurs. Visiblement très satisfait de sa rencontre avec Mamoutou Touré, Habbah Bah a déclaré que Bavieux est l’homme de la situation et qu’il mérite d’être soutenu par l’opinion nationale pour le bonheur du football malien.
A.B. HAÏDARA
Par Aujourd’hui-Mali