La Biennale artistique et culturelle s’est achevée dimanche 31 décembre 2017, à Bamako. Mettant aux prises les dix régions administratives du pays, le district de Bamako et une troupe de la diaspora, dans les disciplines de la musique, de la danse, du théâtre et du chant, la compétition a vu la victoire de la région de Tombouctou, dans une édition spéciale qui avait pour thématique la paix.
Après sept ans d’arrêt dû à la crise, Amadou Talfidié Tandina, à la tête de la délégation de Tombouctou, savoure l’octroi du trophée général de la Biennale. « Les jihadistes étaient dans nos murs, nous avons vécu beaucoup de choses et nous étions inspirés. Nous avons apporté un message à travers nos chœurs, nos solos, nos danses traditionnelles et la pièce de théâtre », a-t-il témoigné.
Le message de paix a été entaché par une polémique. Le district de Bamako a remporté trois prix sur les six disciplines en compétition. Pénalisé pour un dépassement de temps, la ville se retrouve à la deuxième place du classement général. Touré Abdoulbacky tient le trophée de la meilleure pièce de théâtre dans les mains. A la question, êtes-vous déçus de perdre face à Tombouctou, il répond : « Non, pas de perdre face à Tombouctou, mais de perdre face au Nord, parce que moi, je pense que, si on lutte pour une justice, il faut que tout soit transparent, et qu’on gagne dans la transparence et la dignité ».
Un choix biaisé et politique ?
Nombre d’artistes dénoncent un choix biaisé et politique. Brahima Mariko, le président du jury, regrette, lui, la baisse de niveau général des participants mais reste optimiste pour la prochaine édition. « On ne doit pas désespérer pour autant. De façon naturelle, le Mali est un pays de culture. Et la diversité des cultures facilite cela », estime-t-il.
Mais, dans un pays où les instituts de formation des artistes sont limités et où le nombre de lieux de diffusion est réduit, difficile de créer des vocations.