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Mali : une transition partie pour durer ?

Le débat fait rage entre les partisans d’une prolongation de la durée de la transition et ceux qui s’y opposent.

 

Prévue initialement pour durer 18 mois, la période intérimaire consécutive à la chute de l’ex-président Ibrahim Boubacar Keita risque finalement de durer plus longtemps que prévu.

La junte au pouvoir indique qu’avec la situation sécuritaire très préoccupante dans le pays, il sera impossible d’appeler les Maliens aux urnes le 22 février 2022.

A Bamako, il y a d’abord ceux qui se disent pragmatiques : impossible d’aller aux élections le 22 février compte tenu de la situation sécuritaire du pays. C’est le cas de Siriki Kouyaté, du mouvement “Yerewolo, debout sur les remparts” :

Si nous décidons d’aller aux élections comme si tout allait bien, cela va nous amener dans des situations très compliquées. Aujourd’hui, les gens pensent qu’il faudrait que la transition ait un peu plus de temps pour pouvoir mettre le train sur les rails.

Pas une priorité

En face, il y a ceux qui veulent aller aux urnes d’ici quatre mois, coûte que coûte, à l’image de Hamidou Doumbia, secrétaire politique du parti Yelema :

Dans nos pays, il faudrait qu’on apprenne à respecter nos engagements, parce que c’est un plan d’actions du gouvernement qui a été présenté devant le Conseil national de transition (CNT) et qui s’est donné un objectif de neuf mois pour atteindre ses objectifs.

Pour sa part, Aboubacar Sidiki Fomba, membre du CNT a déclaré que la tenue des élections en février prochain n’est pas une priorité dans le contexte actuel :

“Nous ne sommes pas prêts pour organiser des élections, nous sommes plutôt prêts pour sécuriser le pays, nous sommes plutôt prêts pour faire la justice de ceux qui ont dilapidé les ressources de l’Etat, qui sont des délinquants financiers. Nous sommes prêts à reconstruire le Mali sur la base d’une fondation avec une nouvelle Constitution. Voilà ce qui intéresse le peuple malien, ce ne sont pas des élections qui vont faire cela.”

Risque de sanctions

Selon le sociologue Ichaka Camara, le non-respect du délai de la transition pourrait conduire à des condamnations de la Cédéao :

“Je crois qu’en la matière, tout est question de responsabilité et de prise de décision. Si jamais les élections n’ont pas lieu en février 2022, la Cédéao va prendre ou peut-être renouveler les sanctions économiques et diplomatiques contre le Mali.”

L’organisation régionale a réaffirmé, par la voix de son président, son attachement au respect des dates indiquées.

Source: dw

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