Une enquête de la mission de paix de l’ONU au Mali, la Minusma, a indiqué mardi que des civils avaient été sommairement exécutés le mois dernier par des militaires maliens à Boulkessy dans le centre du pays.
Le 19 mai dernier, à la foire hebdomadaire de Boulkessy, des militaires du bataillon malien de la Force conjointe du G5 Sahel ont tué des civils en représailles à la mort d’un des leurs, abattu par un élément non identifié, accuse-t-elle dans un communiqué.
“L’enquête de la Minusma a permis de conclure que, le 19 mai, des éléments du bataillon malien de la Force conjointe du G5 Sahel ont sommairement et/ou arbitrairement exécuté 12 civils au marché de bétail de Boulkessy. Le rapport de cette enquête a été communiqué au gouvernement du Mali”, a précisé la mission onusienne.
La Minusma s’est dite “préoccupée par les graves violations et abus des droits de l’Homme commis dans les régions du centre du pays ayant entraîné la mort de plusieurs civils ces derniers mois”.
Elle a expliqué avoir diligenté son enquête en vue de “déterminer les circonstances de ces violations et abus et établir les faits et les responsabilités afin que les présumés auteurs soient traduits en justice”, a souligné le communiqué.
Suite aux allégations récurrentes d’exécutions extrajudiciaires, de disparitions forcées, d’enlèvements ainsi que des destructions et incendies de biens, conjuguées à des violences meurtrières intercommunautaires, la Minusma avait déjà déployé des enquêteurs dans le centre du pays et publié deux communiqués de presse, respectivement les 30 mars et 10 avril, sur “la gravité de cette situation”.
La Minusma a également souligné la nécessité d’appuyer les autorités maliennes dans la conduite de leurs enquêtes dans les régions de Mopti et de Ségou.
Elle a salué dans son communiqué “toutes les actions prises immédiatement par la Force conjointe du G5 Sahel et les autorités maliennes”, notamment la mise en place d’une commission d’enquête mixte composée de la Gendarmerie nationale et de la Force conjointe du G5 Sahel, ainsi que l’ouverture d’une enquête judiciaire par le procureur militaire de Mopti”.
Samedi dernier une attaque à Koumaga (centre) a fait officiellement 22 morts, selon le gouvernement malien, alors qu’au moins 37 civils peuls ont été tués, selon l’association peule Tabital Pulaaku. Ces exactions ont été attribuées à des dozos, une confrérie traditionnelle de chasseurs .