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Mali : Une élection, des défis et des incertitudes

Au Mali, les élections ont toujours été une période à plusieurs dimensions inconnues. Des fraudes, organisées à grande échelle par des partis politiques et leurs militants, aux incongruités de la centralisation des voix au niveau du ministère de l’administration territoriale, la fraude a toujours été présente.

Rares sont les partis politiques qui se démarquent en incitant leurs militants à ne pas succomber à cette pratique contre nature. Mais bien au contraire, dans bien de partis, des commissions de mobilisations sont mises en place avec un budget moyen de 2000 FCFA ou 3000 FCFA par militant mobilisé. Les plus nantis offrent des billets de 5000 FCFA pour rafler le bétail électoral dans l’espoir de piocher quelques voix souillées.

Une pratique à contre-courant de la démocratie et qui ne contribue guère à faciliter la transparence d’une élection pourtant cruciale et voulue « transparente » de tous. Il faut reconnaître, sinon assumer l’évidence que la transparence d’une élection ne saurait être le seul apanage de l’organe ou des organes en charge de l’organisation de ces élections. Mais elle est une responsabilité de tous les acteurs impliqués notamment les partis.

L’on a longtemps mis en cause la crédibilité et la transparence des organes chargés de l’organisation des élections dont la CENI, la DGE, voire la Cour Constitutionnelle, taxée de tous les noms lors de la présidentielle de 2018, pour avoir déclaré des résultats truqués.

Alors que la « notion » des coups bas électoraux est bien enseignée comme doctrine politique, dans bien de QG ou de classe politique.

L’enjeu du moment est de taille. Et commande en de telles circonstances, le concours de tous pour une élection saine et réussie.

Voilà ce qui devra être le défi à relever par le premier ministre Choguel Kokalla Maïga et le ministère de l’administration territoriale et de la décentralisation, tutelle qui assume l’organisation des élections. Cependant, faut-il le préciser, il serait séant et bien prudent, que le Lieutenant-Colonel Abdoulaye Maïga, ministre de l’administration territoriale, prenne les rênes de la préparation des élections à venir. Et que, le chef politique du gouvernement s’active, lui, sur d’autres fronts de la transition. Car, le premier, a un statut présumé « neutre », de par son titre, militaire, sans coloration politique, qui lui donne plus de chance à réussir l’organisation de cette élection, mieux que Choguel, président d’un parti politique et premier ministre qui doit son rang à un mouvement politique hétéroclite, qui n’exclut pas la piste de désigner un candidat aux futures élections.

Alors que Dr Maiga pourra difficilement se défaire de l’étiquette du M5, ce qui ne garantit pas l’équité et la neutralité des élections, Il serait donc prudent dès l’instant, que le Premier ministre cherche à se concentrer sur d’autres sujets brulants qui peuvent charger son agenda de la Primature. Les chantiers sont nombreux comme, préparer le retour de l’Administration et de l’Etat dans les zones désertées, faire renaître l’école malienne et des fondamentaux de l’Etat, mettre en œuvre les audits annoncés entre autres.

Il y a de quoi craindre l’activisme d’un chef de parti politique dans l’organisation d’une élection. Il doit donner à César ce qui appartient à César, laisser le ministère de l’administration territoriale face à ses responsabilités. Cela lui permettra de mieux s’activer sur les questions qui lui sont propres, et permettra de voir le Premier ministre Choguel Maiga, efficace sur d’autres fronts, face à des urgences innombrables et innommables qui assaillent la survie de la nation.

Seule l’organisation des élections ne peut sauver le Mali. Mais il faut que cette transition soit aussi un rendez-vous historique pour la justice et la lutte contre la corruption, un tremplin qui pose les jalons capables d’annoncer un Mali nouveau.

Ousmane Tangara

Source: Bamakonews

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