Jadis considéré comme le berceau de la stabilité dans la sous région. Aujourd’hui ce même Mali est à la croisée des chemins. Il souffre de plusieurs maux et ressemble à un grand corps malade qui résiste à toutes les thérapies. Depuis 2012 suite au renversement du régime d’ATT, suivi de l’occupation des régions du Nord par les « djihadistes » et les mouvements armés, le Mali ne s’est plus relevé de sa chute. Avant hier c’était l’insécurité au Nord. Hier, des conflits communautaires au centre. Aujourd’hui tout le corps du Mali est affecté par le virus qui se manifeste de diverses manières. Malgré les ordonnances prescrites de différentes autorités successives, la maladie persiste et de manière dangereuse.
Pour ceux qui ont renversé le régime d’ATT, il était un obstacle pour la sécurité, la paix et le vivre ensemble des Maliens. Mais hélas, feu Général Amadou Toumani Touré est parti, réfugié au Sénégal et tout le monde connaît la suite. Pr Dioncounda Traoré est venu, diriger la transition de la plus belle manière. Il a initié des programmes, faire adopter des lois allant dans le sens du retour de la paix, la sécurité, l’unité nationale mais également la refondation de l’Armée (La Loi de Programmation Militaire), les problèmes continuent. Ibrahim Boubacar Keïta, alias IBK est venu suite aux élections générales de 2013. Ce dernier a eu un score historique, plus de 77% des votants ont placé leur confiance en lui (des vieillards, des malades quittant leurs lits d’hôpitaux pour venir voter, des handicapés moteurs). Malgré le soutien inestimable dont il a bénéficié des maliens, en faisant allusion à ces différents surnoms ( Kankélétigui, Mandé Massa, le Sauveur), le mal a persisté et de manière dangereuse, car en plus de l’insécurité généralisée, les scandales financiers à répétition, les grèves intempestives, les maliens ont assisté pour la première fois de l’histoire du Mali à des conflits communautaires de grande ampleur entre différentes ethnies au Centre du pays, après plus d’un siècle de cohabitation, occasionnant des pertes en vies humaines et matérielles incalculables. Mais ce qui devait arriver est arrivé, le régime d’IBK est tombé le 18 août 2020 par le CNSP et le M5-RFP.
Pour la majorité des Maliens, la chute du régime d’IBK était synonyme du ‘’Mali Koura’’, où tous les maliens rêvaient depuis belle lurette, le M5-RFP et les militaires du CNSP étaient considérés comme : « Des derniers sauveurs envoyés par le bon Dieu pour les Maliens ». Mais, il ne fallait pas rêver. Jusqu’ici la montagne n’a accouché que d’une petite souris, l’éléphant annoncé est arrivé avec un pied cassé.
À un an du départ d’IBK et la prise du pouvoir par les militaires, rien n’a changé dans le quotidien des maliens, d’ailleurs la situation va de mal en pire. La cherté de la vie et l’épineuse question scolaire sont venues s’ajouter à l’insécurité généralisée partout dans le pays. En plus des militaires, le peuple avait placé sa confiance au M5-RFP pour le changement, ce qui a valu la nomination de son président, Dr Choguel Kokalla Maïga comme Premier ministre. Malgré l’implication du puissant mouvement à la gestion du pays, le statu quo demeure, ce qui du coup, a créé un manque de confiance entre les dirigeants et le peuple.
Au regard de tout ce qui précède, on se pose des questions.
Où est donc le patriotisme des Maliens, de nos dirigeants ? Où est passé le sens de la Nation, le respect des engagements et la parole d’honneur au Mali ? Un nouveau Mali avec de nouveaux types d’hommes est – t- il nécessaire pour sortir le pays du gouffre et de cette situation qui n’honore personne ?
La réponse à ces séries de questions nous aidera à construire notre Mali Ba au rang des nations.
Mamadou Nimaga
Source : L’Enquêteur