Un convoi de la Mission des Nations Unies au Mali est arrivé mardi soir dans la ville de Gao, dans le nord-est du pays, après un voyage dangereux d’une semaine, marquant le départ des soldats de maintien de la paix de la région instable de Kidal.
Cette évolution constitue la dernière étape du processus de retrait accéléré de la mission, connue sous le nom de MINUSMA , qui doit quitter ce pays d’Afrique de l’Ouest d’ici la fin de l’année après une décennie d’opérations.
Les 143 véhicules ont quitté Kidal le 31 octobre et ont parcouru près de 350 kilomètres, transportant 848 casques bleus du Bangladesh, du Tchad, d’Égypte, de Guinée et du Népal, ainsi que du matériel.
« Un formidable exploit »
Le convoi – qui mesurait environ neuf kilomètres de long – a rencontré six engins explosifs improvisés en cours de route.
Trente-sept « casques bleus » ont nécessité des soins médicaux, mais tous ont depuis été libérés ou sont dans un état stable.
S’exprimant mercredi à New York, le porte-parole de l’ONU, Stéphane Dujarric, a déclaré que le convoi avait également dû partir sans soutien aérien en raison du manque d’autorisation de vol des autorités maliennes – une situation qui a accru le risque pour la sécurité des soldats de maintien de la paix.
« En plus de l’insécurité, le mauvais temps et le mauvais état des routes ont provoqué des pannes de véhicules, ajoutant aux difficultés auxquelles le convoi a été confronté sur sa route vers Gao », a-t-il déclaré aux journalistes.
« En raison des retards, ils étaient à court de fournitures et ont dû être réapprovisionnés par voie aérienne en carburant, en eau et d’autres articles », a-t-il ajouté.
Répondant aux questions des journalistes lors du point de presse de mercredi, M. Dujarric a déclaré que l’arrivée du convoi était « un hommage au travail incroyable que nos soldats de maintien de la paix accomplissent dans les circonstances les plus difficiles ».
« C’est un véritable exploit que d’amener un convoi de quelque 800 personnes, long de neuf kilomètres, dans une relative sécurité et nous sommes heureux qu’à notre connaissance, aucun des soldats de maintien de la paix n’ait été grièvement blessé. »
Départ et liquidation
Le départ de Kidal marque la fermeture de la huitième base de la MINUSMA sur un total de 13.
Dans les prochaines semaines, la Mission mettra fin à sa présence à Ansango, située dans la région de Gao, puis à Mopti, achevant ainsi la deuxième et dernière phase du plan de retrait.
Les bases restantes de Gao, Tombouctou et Bamako, où la MINUSMA consolide actuellement sa présence, seront remises aux autorités maliennes une fois achevée la phase dite de liquidation, qui débute le 1er janvier.
Seule une petite équipe restera sur place pour superviser à la fois le transport ordonné des biens appartenant aux pays qui ont fourni du personnel en uniforme à la Mission et l’élimination appropriée du matériel appartenant à l’ONU.
« Ces actifs seront soit rapatriés, soit redéployés avec d’autres missions de l’ONU, soit offerts aux autorités maliennes ou vendus sur le marché, conformément à nos règles et réglementations en vigueur concernant la fermeture des missions de maintien de la paix », a déclaré M. Dujarric.
La fin approche
La MINUSMA a été créée par le Conseil de sécurité de l’ONU en avril 2013 à la suite d’un coup d’État dans la capitale malienne, Bamako, et d’une insurrection dans le nord.
La Mission a soutenu les processus politiques et mené à bien un certain nombre de tâches liées à la sécurité. Elle a souvent été considérée comme l’une des missions de maintien de la paix de l’ONU les plus dangereuses, avec 310 morts enregistrées.
Le Conseil a mis fin au mandat de la Mission en juin à la suite d’une demande du gouvernement militaire du Mali.
Alors que le retrait se poursuit, la moitié des 13 871 militaires ont désormais quitté le pays.
Les casques bleus tchadiens et guinéens qui faisaient partie du convoi qui a quitté Kidal doivent quitter Gao cette semaine pour rejoindre leur pays d’origine.
M. Dujarric a réaffirmé la détermination de l’ONU à achever le retrait de la MINUSMA d’ici le 31 décembre, ajoutant « et nous comptons sur le plein soutien du Mali à cet égard ».
Source : ONU