Il y a quelques jours, une note de la gendarmerie malienne révélait la présence de la Française au Mali. Quelques mois seulement après sa libération, le retour en toute illégalité de l’ancienne otage fait polémique. Et sa personnalité interroge.
« Maman ! Maman ! » La voix, étouffée d’émotion, résonne sur le tarmac de l’aéroport Modibo-Keïta de Bamako. Dans les bras de Sébastien Chadaud-Pétronin, une silhouette frêle est soulevée du sol. Trois ans et neuf mois de captivité auront courbé cette femme, flottant dans un large boubou blanc. Sous le foulard avec lequel elle tente de dissimuler le bas de son visage, Sophie Pétronin est libre.
Nous sommes le 8 octobre 2020. Près de quatre ans plus tôt, Sophie Pétronin, aujourd’hui âgée de 76 ans, était enlevée devant les locaux de l’Association d’aide à Gao (AAG), qu’elle a fondée en 1998 pour accompagner les enfants victimes de malnutrition de cette ville septentrionale du pays.
Cette Bordelaise s’est installée une vingtaine d’années auparavant dans les venelles ensablées de cette ville aux portes du désert malien, à plus de 3 000 kilomètres de sa ville natale. « Sa ville d’adoption », dit-elle à qui veut l’entendre. Le lien se noue dès 1995 à l’occasion d’un premier voyage au cours duquel elle se dit « profondément touchée par la situation humanitaire ». Trois ans plus tard, elle fonde son association, avant de rejoindre Gao pour de bon en 2004.
Source : Jeune Afrique