Et l’accord de Kidal du 24 janvier 2015 aura vécu ce que vivent les roses. L’espace d’un matin. La faute n’est pas tant à la Minusma qu’à Bamako qui joue à l’effacement, face aux questions cruciales de l’heure. Comme si on ignorait la gravité de l’heure.

La mission onusienne a certes retiré l’« accord pour l’établissement d’une zone temporaire de sécurité », signé presqu’en catimini entre elle et la Coordination des mouvements de l’Azawad, mais seulement après avoir fait des personnes qu’elle a mission de protéger, des victimes. Et constaté le mur qu’elle aurait pu voir avant, un peu d’ouverture et de communication aurait suffit pour éviter d’être en terrain inconnu. Personne ne décrira mieux que Arnauld Akodjenou (n°2 de la Minusma), cette situation où la bonne foi de sa mission et la confiance des Maliens, ont pris un coup historique. «… notre bonne foi a été prise à défaut. Le document n’a pas été compris et a été utilisé à des fins politiques ». Pour l’histoire, le diplomate onusien devra parler davantage, et nous voudrions mieux comprendre son propos de diplomate affiné.
Le Parena de Tiebilé Dramé, en invitant la Minusma « à déclarer caduque et à dénoncer l’accord signé le 24 janvier avec la «coordination» en vue de sa renégociation avec tous les groupes armés et le gouvernement de la République », ne s’était pas trompé. La mission de Mongi Hamdi, les groupes armés rebelles et pro-gouvernementaux, les milices, tous auront compris en même temps, que Gao est Tabankort, que Tabankort est Kidal, qu’Anefis est Almoustarat, et que Kidal est Bamako. Qui ne tirerait pas son chapeau pour les jeunes de Gao, pour l’exemple; les martyrs tombés, reposez en paix ! C’est la preuve que la graine n’a pas changé, la semence reste la même : Soni Ali Ber, Firhoun, Babemba, Soundjata et autres demeurent. Mais nous avons besoin de la Minusma pour contrer les Jihadistes et extrémistes de tout bord, au nord comme au sud. Ne
nous trompons donc pas d’adversaire et de combat.

B. Daou

Source: Lerepublicainmali