Les crises qui secouent le Mali, depuis des décennies, ont mis à rude épreuve le leadership des acteurs politiques, de la société civile, des organisations de jeunes et de femmes, qu’il est urgent de renouveler.
Il faut un renouvellement du leadership pour prévenir les crises politiques dues essentiellement à la perte de confiance aux dirigeants, mais également pour une implication plus grande des jeunes en politique.
Rendre le leadership performant
Ces dernières années, le leadership au sein des associations de la société civile, dans les syndicats sont monopolisés par des acteurs vieillissants qui continuent toujours de modifier les textes à leur avantage, certains allant jusqu’à diminuer leur âge pour garder leurs places et les avantages qui vont avec. Ce qui est un décalage énorme au regard de la pyramide des âges au Mali et le potentiel de la population jeune.
Le propos n’est pas de faire la promotion du « jeunisme », mais bien de contribuer à donner un nouveau dynamisme au processus démocratique et rendre l’action publique plus efficace et adaptée aux aspirations de la jeunesse, qui constitue l’écrasante majorité de la population. Mais elle ne se reconnait pas dans les politiques et décisions prises en son nom. Le renouveau du leadership doit être consigné dans les textes. En limitant le nombre de mandats dans les instances politiques, de la société civile et des organisations des jeunes et des femmes, on contribuera à rendre le leadership performant.
Résultats et redevabilité
Les réformes à mener devraient créer les conditions d’éclosion d’un nouveau type de leadership, de personnel politique dédié à la collectivité. Parmi les critères d’éligibilité aux postes de responsabilité, il faut ériger en priorité l’obligation de résultats, de redevabilité, et surtout de transparence de l’action publique. Que les postes stratégiques de l’administration soient pourvus sur la base d’élection et assortis de mécanismes de contrôle et de suivi rigoureux, notamment accessibles aux administrés.
Une telle approche renforcera l’offre de services publics et l’utilité sociale de l’État et de ses agents. Et à long terme, l’espace publique deviendra plus vertueux et ouvert à l’émergence d’une nouvelle race d’acteurs. La période de transition est une opportunité à saisir pour opérer cette révolution. Pour répondre aux aspirations et volontés de renouveau, ce leadership doit être horizontal en mettant les intérêts de la communauté au cœur des priorités.
Un tel projet suppose une prise de conscience et des compétences avérées dans la gestion de la chose publique. Et ne laisse aucune place aux petits arrangements et au clientélisme. C’est à ce prix qu’on restituera à la politique toute sa noblesse dans notre pays.
Source : Benbere