Que va-t-il se passer cet après midi à Bamako où l’imam Mahmoud Dicko et le chérif de Nioro du Sahel ont lancé un appel à la mobilisation après la prière de vendredi ?
Déjà un camion à eau du groupement mobile de sécurité de la police nationale a pris position au niveau du monument de l’indépendance avec quelques éléments de maintien d’ordre. Selon certaines informations, le secteur sera bouclé à partir de 11 heures pour empêcher tout accès des lieux. Soit le régime d’IBK veut dissuader à rendre à la marche, soit il veut user de la méthode forte contre les manifestants.
Cet après midi, tout va se jouer au niveau de la mobilisation qui va déterminer les rapports de force. En cas de forte mobilisation, le Président IBK et son gouvernement jouent gros en optant pour la fermeté. S’ils réussissent, tant mieux. Cela pourra réconforter son autorité sans perdre de vue les conséquences de grèves qui paralysent plusieurs secteurs de la vie publique.
Dans le cas contraire c’est-à-dire si les forces de l’ordre échouent à contenir la foule, personne ne pourra prédire ce qui va se passer. A gare au Président IBK et son gouvernement, si la rue prend cet après-midi le dessus sur eux. Dans ce cas, ce n’est plus la démission du Premier ministre mais le départ du Président de la République qui sera exigé. L’histoire a montré que la rue a toujours le dernier mot. Face à la colère populaire, l’armée et la communauté internationale ne sont d’alliés de personne. Deux exemples : en 2014, la communauté internationale a lâché le président Blaise Compaoré en quelques heures en organisant son infiltration pour la Côte d’Ivoire et l’Armée algérienne vient de contraindre le président Bouteflikaà démissionner.
La sagesse voudrait que le Président IBK joue à l’apaisement et laisse la foule vider sa colère à travers des manifestations pacifiques.
Modibo L Fofana
Mali24
