Plus de 95% de la presse et des radios privées ont suivi la journée «presse morte» pour réclamer la libération d’un journaliste arrêté. Boukary Daou a été arrêté pour avoir publié une lettre ouverte attribuée à un officier de l’armée au front, qui critique le capitaine Sanogo, chef de l’ex-junte. Pour le moment, pas de solution en vue. Le journaliste est toujours détenu à la sécurité d’Etat.
L’affaire se corse. Et pour le moment, chaque partie campe sur ses positions. Pour un responsable du ministère malien de la justice, « le journaliste a été imprudent, et il faut crever l’abcès ». Un communiqué officiel va plus loin, et laisse clairement entendre que l’auteur désigné de la lettre ouverte n’existerait pas, et qu’en publiant celle-ci, il y avait une volonté de démobiliser les militaires maliens au front.
Du côté de l’association de presse du Mali, on affirme qu’on ne veut pas se laisser faire. La libération du journaliste Boukary Daou, est la priorité des priorités. Et ce mardi, des radios confessionnelles qui n’avaient pas participé au début de la journée « presse morte », ont annoncé qu’elles fermeront portes et fenêtres.
Douze avocats mobilisés
Par ailleurs, les journalistes qui prennent la défense de leur confrère ont décidé de demander les services d’un pool d’avocats. Douze robes noires sont déjà mobilisées. Parmi elles, on compte des ténors du barreau malien.
Au Mali, pour soutenir un confrère arrêté, c’est quasiment la première fois que la presse prend deux décisions à la fois : d’une part organiser jusqu’à nouvel ordre des journées « presse morte », et, dans le même temps, refuser de couvrir les événements institutionnels jusqu’à nouvel ordre, même si, entre temps, le journaliste arrêté est libéré.
Source: RFI