Pour l’occasion, le porte-parole était accompagné de deux autres membres du Gouvernement, à savoir : le ministre de la Santé et du développement social, le Dr Fanta SIBY, et celui de l’Emploi et de la formation professionnelle, Mohamed Salia TOURE.
Dans son intervention, Me Harouna Mahamadou TOUREH a indiqué qu’à la suite du Conseil supérieur de la défense nationale tenue le 1er décembre 2020, consacré exclusivement à la COVID-19, face à la multiplication des cas enregistrés dans le pays, le Premier ministre a rencontré le Comité scientifique en charge de la question. Avec cette rencontre avec les scientifiques, il s’agissait de faire le point de la situation et identifier les actions vigoureuses et prioritaires à mettre en place, a expliqué le ministre conférencier.
Dans son exposé, il a rappelé qu’en avril 2020, des dispositions avaient été prises, dont certains sont toujours en vigueur, notamment du port du masque en public, l’interdiction des rassemblements de plus de 50 personnes, le respect des règles de la distanciation physique dans les transports en commun.
Malheureusement, a-t-il reconnu, ces mesures n’ont pas été suffisantes pour protéger les populations de la pandémie. « Nous constatons une croissance exponentielle de la pandémie sur l’ensemble du territoire », a-t-il souligné. Sur la base d’estimation des cas enregistrés lors des trois dernières semaines, le nombre de cas attendu pour ce mois de décembre 2020 est estimé à 2 829, dont 274 cas graves et 91 cas critiques. Ces chiffres montrent que le pays est face à une nouvelle vague. Cette phase est jugée plus importante et donc plus dangereuse pour les populations, a soutenu le ministre. Entre le 1eret le 8 décembre 2020, plus de 729 cas positifs, dont 24 décès ont été enregistrés.
Selon lui, le conseil des ministres s’est penché sur les décisions prises par le conseil supérieur de la défense sur le COVID-19 ainsi que les conclusions de la rencontre entre le Premier ministre et le Comité scientifique.
À l’issue du dernier Conseil des ministres, des mesures ont été prises pour rompre la chaine de transmission de cette maladie. Il s’agit du port obligatoire du masque, le lavage des mains au savoir ou l’utilisation d’une solution hydro alcoolique, l’interdiction des rassemblements de plus de 50 personnes, le respect de la distanciation physique. Aussi, le Premier ministre a-t-il invité tous les ministres à veiller au respect de ces mesures- barrières.
Par ailleurs, le Gouvernement compte renforcer les moyens humains et matériels engagés dans le cadre de cette lutte. Me TOUREH a s’est appesantie sur l’amélioration de la communication autour du respect des mesures-barrières, à travers notamment le déploiement des comités de veille et de sensibilisation. À partir du lundi 14 décembre, un système de rotation sera instauré dans les services publics. Enfin, au niveau de la Primature, il sera mis en place, très prochainement un groupe multi-acteurs qui comprendra, non seulement les services centraux de l’État, mais également les collectivités territoriales, les organisations de la société civile et le secteur privé. Il s’agit de créer une synergie d’action face à la pandémie.
À la suite de cet exposé, le ministre de la Santé a ajouté que la situation était très grave. Du début de l’épidémie à ce jour, 5135 cas ont été enregistrés. Face à la situation, le Gouvernement a procédé au renforcement des capacités d’accueils des hôpitaux qui sont passées de 8 lits à 22 lits de réanimation bien équipés. Le centre de régulation du CHU Gabriel TOURE est rééquipé. Aussi, il ressort que 80% des malades sont asymptomatiques et que les dispositions sont prises pour les suivre à la maison. Aussi, des relais de la Croix rouge seront déployés au niveau de tous les marchés de Bamako pour la sensibilisation. Bamako et alentours constituent l’épicentre de la pandémie avec 56% des cas. Pour l’ensemble du territoire, plus de 902 lits sont disponibles pour la prise en charge en réanimation.
« Le Gouvernement souhaite voir tous les Maliens respecter les mesures- barrières. Car nous n’avons pas les ressources physiques, matérielles et financières nécessaires pour faire face à la situation », a conclu Me TOUREH.
Abdoulaye OUATTARA / afrikinfos-mali