Intervenant la semaine dernière lors de la session du Conseil de sécurité, le Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga, a fait le plaidoyer pour le maintien et le renforcement de la Minusma. De manière à aider le Mali à consolider les acquis fragiles qu’il a engrangés dans la mise en œuvre de l’Accord de paix. Mais surtout la mise en perspective de ce maintien avec la sécurité régionale.
Dans son intervention, Soumeylou Boubèye Maïga a attiré l’attention des membres du Conseil de sécurité sur les nouveaux défis à relever au Mali. «La Minusma est confinée sur le territoire national malien face à des menaces qui ont l’Afrique de l’Ouest comme théâtre d’opération. C’est pourquoi, j’ai souhaité que, dans le cadre de ce renforcement, nous devons envisager une très grande implication des pays de l’Afrique de l’Ouest non membres du G5 Sahel et dont la sécurité est indivisible avec la nôtre», a-t-il argumenté.
Avant de faire valoir « En effet pour la première fois depuis sa signature, l’Accord pour la Paix et la Réconciliation connait des avancées significatives et une véritable dynamique s’est enclenchée ». Pour lui, la pérennisation de cette dynamique nécessite tout le soutien de la MINUSMA qui travaille sans cesse auprès des groupes signataires et ceux impliqués dans la mise en œuvre de l’Accord pour faciliter la mise en place du DDR et des autorités intérimaires entre autres.
« La MINUSMA fournit aujourd’hui des services vitaux aux populations les plus fragiles en attendant que la reconstruction de l’Etat malien soit effective et joue donc aussi à ce titre un rôle déterminant dans la stabilisation du pays », fait savoir le Premier ministre.
Avant de prévenir , « qu’une réduction des moyens ou des missions de la MINUSMA aura donc des conséquences extrêmement négatives sur la situation économique, qui aboutira au final au renforcement des groupes terroristes et à une nouvelle dégradation de la situation ». De même, bien que la MINUSMA ne prenne pas directement part aux actions antiterroristes elle joue un rôle essentiel en soutien aux forces qui assurent cette mission, à commencer par la Force Barkhane et la Force Conjointe du G5-Sahel, dont elle est le complément indispensable, reconnait Soumeylou Boubèye Maïga.
Il a souhaité le maintien et le renforcement de la Minusma. Toute chose qui contribue à aider à la relégitimation de l’Etat dans sa capacité à être utile aux populations, «notamment dans sa capacité à apporter aux citoyens des prestations au niveau des services sociaux de base, comme l’école, la santé». Pour lui, «c’est en passant par les services publics, par la puissance publique que la Minusma contribuera aussi à relégitmer l’Etat et à le renforcer auprès des populations ».
«Nous sommes en mission pour le monde», a dit Soumeylou Boubèye Maïga, reprenant le président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta, pour mettre en exergue la nécessité d’efforts croisés pour la sécurité du Mali et, par extension, de celle du Sahel.
Mahamane Maïga
Lejecom