Les attaques terroristes sont devenues presque quotidiennes dans le centre et le nord du Mali depuis la chute de cette partie du pays sous la coupe des djihadistes en 2012.
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Pendant que la réunion de Bamako, assortie d’un chronogramme pour la pacification du pays semble nourrir un brin d’espoir, contestations des décisions et accusations entre signataires de l’accord de paix s’observent sur le terrain. Toutes choses qui inquiètent quant au retour à la paix au Mali.Quel lendemain pour la rencontre entre les représentants du gouvernement malien, les groupes rebelles et les facilitateurs du 10 février dernier à Bamako et quelles chances pour les deux décisions portant patrouilles mixtes et déploiement des autorités intérimaires ? Ces interrogations revêtent tout leur sens au regard de l’actualité au pays de Modibo Kéïta.La décision portant désignation concertée d’autorités intérimaires censées rétablir la paix dans le nord du pays est déjà contestée à Gao. La société civile de cette municipalité a fait savoir qu’elle s’opposerait à l’installation de ces nouveaux responsables. Elle estime que la ville ayant participé aux élections locales de l’année 2016, est sous administration de l’Etat centrale. Or, les accords stipulent qu’il faille déployer ces autorités là où le pouvoir est absent. Pour Ibrahim Abdoulaye Cissé, responsable de la société civile de Gao, il n’est pas question que la cité soit confiée à un administrateur issu de la Plateforme, un groupe armé pro-gouvernemental. Il doute de la bonne foi de ces rebelles.La deuxième décision portant organisation de patrouilles mixtes entre les forces maliennes et les groupes rebelles, est également sujette à caution. Il y a crise de confiance entre deux groupes signataires des accords d’Alger de 2015. Les ex-rebelles de la CMA, la Coordination des mouvements de l’Azawad, ainsi que des habitants de la zone, accusent le Gatia et le CSA, groupes armés pro-Bamako, d’avoir volé cinq véhicules ainsi qu’une trentaine de motos à des habitants de Tidarmene, une localité située au nord de Ménaka, sur la route de Kidal. La population aurait également subi des violences. Les accusés répondent qu’aucune violence n’a été commise, mais que des voitures et un nombre inférieur de motos ont bien été récupérées, non pas à des civils, mais à des combattants d’Ansar Dine.
Ces éléments constituent des menaces graves au retour à la paix au centre et au nord du Mali. En réalité, les efforts de paix fournis à l’intérieur comme à l’extérieur du pays sont mis à mal. La paix au Mali apparaît pour l’instant comme un vœu pieux.
Christophe SESSOU
Source: beninmondeinfos