Pour marquer la journée internationale des migrants, qui a lieu tous les ans le 18 décembre, le centre Amadou-Hampaté-Ba et le forum pour un autre Mali organisent une série de colloques intitulés « Migrances ». Cette année, c’est autour du thème de l’éco-panafricanisme et de l’engagement des « mères sociales » que des dizaines de chercheurs, d’écrivains et d’artistes se retrouvent à Bamako autour de la question des migrations africaines vers l’Europe.
Dans une salle du centre Amadou-Hampaté-Ba un micro rouge fait office de passage de témoin entre chaque intervenants. Ici, et durant trois jours, c’est avant tout la question de la circulation de personnes au sein de territoires qui tient lieu de fil conducteur.
Un « point de vue africain »
« Nous nous parlons d’émigration, c’est à dire, nous considérons la question à partir du point de vue africain, explique Boubacar Diop.Émigration. Ceux qui s’en vont. Et puis une fois qu’ils sont partis, qu’est-ce qui leur arrive, quelle est notre part de responsabilité, mais aussi, dans quelle mesure nous pouvons interpeller ? »
Interpeller car en Occident, la question migratoire est souvent liées aux enjeux sécuritaires en période électorale. Sur un mur une affiche s’interroge. « Agenda sécuritaire et migration vers l’Europe. La sécurité pour qui ? ». Pour Aminata Dramane Traoré, figure altermondialiste et initiatrice de l’événement, c’est une manière de replacer au cœur des débats le sort des migrants.
Appel à « la communauté internationale »
« C’est ceux qui les laissent mourir en Méditerranée ou dans le désert qui sont censés nous défendre ici, lance-t-elle. Alors je ne comprends pas. Si il s’agit de sauver des vies humaines, il faut juste changer de paradigme de développement et de partenariat mondial, notamment les relations franco-africaines. »
Une conviction qui se matérialisera ce samedi par le lancement d’un appel à « la communauté internationale » qui vise à construire un ordre mondial plus juste.
Source : RFI