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Mali : mieux encadrer les associations

Les associations jouent un rôle important dans la consolidation de la démocratie et le développement de notre pays. Cependant, certains en profitent pour s’enrichir. Il faut mieux les encadrer pour remédier à ces manquements. 

 

La liberté d’association est inscrite dans la déclaration universelle des droits de l’homme et reprise par la Constitution et les lois de notre pays. L’article 2 de la loi n° 04-038/ du 5 août 2004, relative aux associations en République du Mali, définit l’association comme une convention par laquelle plusieurs personnes mettent en commun d’une façon permanente leurs connaissances ou leurs activités dans un but autre que de partager les bénéfices. Il ne s’agit pas donc pas d’une organisation d’intérêts économiques à la recherche d’un gain financier.

Les associations sont créées pour défendre les intérêts d’une communauté ou d’un groupe de personnes. Créer ou militer dans une association consiste à se mettre à la disposition de sa société, à la défendre, à préserver ses intérêts et à œuvrer pour le bien-être des autres membres.

« L’association n’est pas une vache à lait »

Au Mali, la multiplication des organisations et mouvements associatifs peut être considérée comme un éveil de conscience citoyenne, un intérêt  pour la gestion des affaires publiques du pays. Dans un pays comme le nôtre, les associations devraient contribuer au développement, à la réduction de la pauvreté et des inégalités sociales. Et permettre de combler le déficit des politiques publiques, notamment en matière de services sociaux de base.

Cependant, créer une association est facile mais lui donner une mission, une vocation et atteindre les objectifs qu’on se fixe est bien difficile, selon Amadou Diarra, secrétaire aux relations extérieures de l’Association malienne Hinè Ton (AMHT). « L’Association n’est pas une vache à lait pour se faire de l’argent. Elle est basée sur le volontariat et est animée par la volonté d’aider ou de trouver des solutions appropriées aux problèmes d’une communauté», précise-t-il.

De nos jours, malheureusement, le raccourci pour se faire de l’argent est de créer et monter un projet de développement pour une association fictive et’engloutir les financements et dons obtenus dans la satisfaction de ses besoins personnels.

Recherche de gain facile

Certaines associations n’ont aucune raison d’exister. Beaucoup d’entre elles ne sont actives qu’à l’approche des élections. « Elles attendent les politiciens, les dons occasionnels pour s’enrichir sur le dos des populations dans le besoin. Elles savent quand s’activer et quand disparaître », ironise Mamadou Keita, un jeune bamakois.

La recherche effrénée du gain facile fait que de nombreuses associations ne sont plus animées par l’esprit de solidarité. « On ne peut pas mettre tout cela sur le dos du chômage des jeunes. La malhonnêteté et l’absence totale d’esprit patriotique ont pris un envol terrible dans notre pays et tendent à le gangrener de toutes parts», s’inquiète Mamadou Keita.

Aucune disposition pénale 

La loi relative aux associations dans notre pays ne fait pas expressément mention des comportements tendant à détourner les fonds et financements mobilisés au nom d’une association au profit  de quelques individus.

Elle ne prévoit aucune disposition pénale pour sévir contre les personnes qui se rendraient coupables de tels actes. La sanction morale pourrait, au demeurant, consister à démissionner de l’association. Ce qui n’est pas de nature à dissuader les potentiels responsables des actes susvisés.

Il faut réduire le nombre des associations au Mali. Elles sont nombreuses mais bénéfiques. La facilité d’acquisition des récépissés, documents légaux indispensables pour l’existence juridique des associations qui ne s’obtiennent plus par les procédures réglementaires normales, est une des causes du manque de sérieux que nous connaissons dans  nos associations, pense Moctar Fomba, un jeune malien très actif dans les mouvements associatifs, membre de plusieurs associations dédiées au développement.

Assainir le milieu associatif

« Pourtant, il est procédé à des enquêtes de moralité sur les responsables des associations avant délivrance des récépissés», s’étonne encore Mamadou Keita, qui déplore par ailleurs l’emprise de l’argent dans l’administration publique au Mali.

Il est temps d’agir pour assainir le milieu associatif dans notre pays. Il est aussi temps que ceux qui créent les associations acceptent de consentir des efforts financiers, à travers des cotisations, pour donner un réel sens au service citoyen pour lequel ils militent. Une telle attitude permet de protéger nos associations de tous ceux qui accourent en grand nombre pour tirer uniquement profit des bénéfices financiers.

Source : Benbere

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