Devant les membres du Conseil de sécurité, M. Lacroix a réitéré l’appel du Secrétaire général de l’ONU, António GUTERRES, aux parties prenantes concernées pour qu’elles intensifient et renforcent la réponse de la communauté internationale face aux problèmes du terrorisme et de l’extrémisme violent dans la région du Sahel. Une réponse internationale qui passe notamment par la mise en œuvre rapide des recommandations faites des sommets du G5 Sahel tenus à Pau, en France en 2020 et à N’Djamena, au Tchad en 2021, a souligné le Secrétaire général adjoint.
Cette réunion s’est tenue au lendemain d’une attaque contre le camp des Casques bleus de la Mission des Nations Unies au Mali (MINUSMA) qui fait 4 morts vendredi dernier à Aguelhok. Jean-Pierre Lacroix a aussi condamné cette attaque qui a pris pour cible, le 2 avril, le camp de la MINUSMA, à Aguelhok. Selon lui, cet attentat qui intervient dans un contexte de détérioration de la situation sécuritaire dans le centre et le nord du Mali rappelle les défis auxquels le pays et la région du Sahel sont confrontés.
Dans ce contexte, le soutien de la communauté internationale et du Conseil de sécurité reste de la plus haute importance pour garantir que les parties prenantes nationales respectent leurs engagements, a souligné le Secrétaire général adjoint pour qui « le succès de la transition politique au Mali est à portée de main ».
Depuis le début de l’année, les troupes de la MINUSMA ainsi que les forces de défense et de sécurité maliennes et la population civile ont subi des attaques répétées et d’importantes pertes, tandis que plusieurs régions et agglomérations du pays vivent sous la menace permanente de groupes armés.
En janvier, cinq Casques bleus ont été tués dans deux attaques distinctes dans les régions de Tombouctou (nord-ouest) et de Tessalit (nord-est). En février, une vingtaine de soldats de la paix ont été blessés dans l’attaque de leur base près de Douentza dans le centre du pays.
Mais la menace sécuritaire au Mali n’est pas uniquement d’ordre terroriste. Ainsi, M. Lacroix a partagé avec le Conseil ses vives préoccupations concernant «les activités de déstabilisation en cours des milices» qui accentuent les lignes de fractures ethniques dans le centre du pays. «Malgré les améliorations encourageantes de la situation sécuritaire dans certaines zones de la région grâce aux accords de paix locaux soutenus par la MINUSMA, nous appelons le gouvernement de transition du Mali à concevoir une approche globale pour améliorer la situation en matière de sécurité parallèlement aux efforts de protection des civils et de restauration de l’autorité de l’État et des services sociaux de base », a-t-il dit.
Cette approche doit également comprendre des solutions durables pour garantir que les milices et les groupes armés déposent les armes et se joignent au processus du dialogue. Il a aussi appelé à un effort vigoureux pour garantir la responsabilité et lutter contre l’impunité des acteurs accusés d’avoir commis des violations du droit international des droits de l’homme et du droit international humanitaire.
Selon le chef des opérations de paix de l’ONU, une telle approche doit comprendre des solutions durables pour garantir que les milices et les groupes armés déposent les armes et rejoignent le processus du dialogue. «Cette approche devrait également inclure un effort vigoureux pour lutter contre l’impunité des acteurs accusés d’avoir commis des violations du droit international relatif aux droits de l’homme et au droit humanitaire et garantir leur responsabilité », a-t-il dit.
« Six mois après que les représentants des mouvements signataires ont fait leur entrée dans le Gouvernement, une première depuis la signature de l’Accord, le moment est venu de traduire les engagements pris en progrès concrets sur le terrain », a-t-il plaidé.
De son côté, la France a appelé à accélérer le processus de désarmement, démobilisation et réintégration pour permettre l’intégration, dans les forces nationales, des combattants des groupes signataires et le redéploiement de l’armée reconstituée sur tout le territoire.
Compte tenu de « l’immensité des défis », le Mali a plaidé, pour sa part, pour un financement « prévisible et pérenne » de ladite Force.
Abdoulaye OUATTARA / Afrikinfos-Mali