C’est en tout six personnes que l’armée malienne a interpellé au lendemain des tirs à l’arme lourde qui ont eu lieu à Gao, la plus grande localité du nord-Mali. Heureusement qu’il y a eu plus de peur que de mal, puisque aucune victime n’a été déplorée. « Les obus n’ont pas causé de dégâts », a déclaré un membre de l’état-major de l’armée malienne à Gao. Selon lui, des groupes jihadistes seraient à l’origine de ces tirs à l’arme lourde qui n’ont atteint aucune cible.
Ces tirs sont intervenus après l’arrestation en début de semaine à Gao, d’Aliou Mahamar Touré, ancien chef de la “police islamique” de la ville, pendant l’occupation de groupes armés au nord-Mali, en 2012. Il était un pilier du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao), un des groupes armés qui ont occupé le nord-Mali. Originaire de Gao, il était le Malien le plus gradé dans les rangs des islamistes armés et n’hésitait pas à appliquer la charia (loi islamique) avec une extrême rigueur. Il a même été accusé par plusieurs témoins d’avoir coupé des mains de voleurs présumés et fouetté en public des femmes qui ne portaient pas le voile islamique.
Ces tirs proviendraient-ils d’éléments du Mujao qui voudraient se venger de l’arrestation d’Aliou Mahamar Touré ? Bien qu’affaiblis, les groupes qui avaient occupé le nord-Mali restent toujours actifs dans la région, où ils commettent régulièrement des attentats meurtriers. Et le Mujao n’a sûrement pas l’intention de quitter Gao, son terroir.