C’est par le biais d’un communiqué rendu public le samedi 20 août dernier que le ministre malien de la Justice Mahamadou Kassogué a annoncé l’adoption prochainement d’une loi criminalisant l’homosexualité. Une mesure visant à réprimer cette pratique qui selon les autorités maliennes est contraire aux us et coutumes du pays. Une situation qui soulève des inquiétudes auprès des organisations de santé.
En marge de l’atelier sur le Code pénal, le ministre malien de la Justice a communiqué sur les différentes résolutions qui ont été prises au nombre desquelles l’adoption de la proposition de loi pour interdire toute pratique homosexuelle sur le territoire. Une décision qui semble mal perçue par les défenseurs des droits humains et des minorités sexuelles qui serait en violation de la Charte africaine des droits de l’Homme.
En effet, Si l’homosexualité est jusqu’ici légale au Mali, c’est davantage parce qu’elle est absente des textes que parce qu’elle est protégée ou respectée. « L’homosexualité est une relation contre nature. Il n’y avait pas de sanctions précises pour condamner. Nous allons prendre des lois pour l’interdire dans notre pays », a déclaré Mahamadou Kassogué.
Une situation que déplore le directeur plaidoyer et droits humains d’Arcad Santé Plus, Alpha Macky Tall qui s’inquiète de l’impact que la pénalisation de l’homosexualité aura, notamment en rendant plus difficile encore l’accès aux personnes concernées. « Ça va les pousser dans la clandestinité, du coup ça va être difficile pour nous de les atteindre. Ça va faire reculer tout le progrès que l’on a fait dans la lutte contre le VIH. On a peut-être une bombe à retardement », a-t-il déploré.